17 Mai 2023.

Italie , Stromboli :

BULLETIN HEBDOMADAIRE , du 08 Mai 2023 au 14 Mai 2023 . (date d’émission 16 Mai 2023)

RÉSUMÉ DE L’ÉTAT DE L’ACTIVITÉ

A la lumière des données de suivi, il est mis en évidence :
1) OBSERVATIONS VOLCANOLOGIQUES : Une activité strombolienne normale a été observée durant cette période. La fréquence horaire totale a oscillé entre des valeurs moyennes (10 événements/h) et des valeurs élevées (17 événements/h). L’intensité des explosions était principalement faible dans la zone du cratère Nord et moyenne-élevée dans la zone du cratère Centre-Sud.
2) SISMOLOGIE : Les paramètres sismologiques suivis ne présentent pas de variations significatives.
3) DÉFORMATIONS DES SOLS : Les réseaux de surveillance des déformations des sols de l’île n’ont pas montré de variations significatives à signaler pour la période considérée.
4) GEOCHIMIE : le flux de SO2 est à un niveau moyen et décroissant, les flux de CO2 restent sur des valeurs moyennes de dégazage.
Le rapport CO2/SO2 dans le panache montre une diminution, s’établissant sur des valeurs moyennes.
Il n’y a pas de mise à jour sur le rapport R/Ra, le dernier prélèvement du 17/04/2023 a montré une valeur de 4,3R/Ra.
5) OBSERVATIONS SATELLITAIRES : L’activité thermique observée depuis le satellite était généralement faible.

OBSERVATIONS VOLCANOLOGIQUES
Au cours de la période d’observation, l’activité éruptive du Stromboli a été caractérisée grâce à l’analyse des images enregistrées par les caméras de surveillance de l’INGV-OE à une altitude de 190m (SCT-SCV) et du Pizzo. L’activité explosive a été principalement produite par 2 (deux) évents éruptifs situés dans la zone du cratère Nord et par 3 (trois) évents situés dans la zone Centre-Sud .
En raison des conditions météorologiques défavorables du 14 mai, la visibilité de la zone du cratère était insuffisante pour une description correcte de l’activité éruptive.

Observations d’activité explosive captées par des caméras de surveillance
Dans la zone du cratère Nord (N), avec un évent situé dans le secteur N1 et un dans le secteur N2, une activité explosive de faible intensité a été observée (moins de 80 m de hauteur) dans les deux secteurs, les produits éruptifs étaient principalement des matériaux grossiers ( bombes et lapilli) dans le secteur N2 et des matières fines (cendres) dans le secteur N1. La fréquence moyenne des explosions variait de 4 à 9 événements/h.
Dans la zone Centre-Sud (CS), le secteur S2, avec deux évents actifs, a montré à un évent une activité explosive d’intensité variable de moyenne à élevée , émettant des matériaux grossiers mélangés à des matériaux fins tandis que l’autre évent a montré une intensité faible et moyenne émettant des matières fine parfois mêlée à des matières grossières. Le secteur S1 produit occasionnellement des explosions de faible intensité de gaz sous pression. Le secteur C n’a pas montré d’activité éruptive significative. La fréquence moyenne des explosions varie entre 5 et 8 événements/h.

Source : INGV.

Photo : Stromboli stati d’animo.

Etats- Unis , Lassen Volcanic Center :

Tous les volcans de Californie étaient à des niveaux d’activité de fond normaux la semaine dernière.  

Observations récentes : Des tremblements de terre compatibles avec une activité de fond ont été observés sous le champ volcanique de Clear Lake,  la caldeira de Long Valley, sous le champ volcanique de Coso et de Salton Buttes. Des niveaux de sismicité modérés typiques étaient présents dans la chaîne de la Sierra Nevada au Sud de la caldeira de Long Valley.

Depuis le 11 mai 2023, une série de tremblements de terre et de répliques de M5+ ont secoué la zone autour du lac Almanor, un réservoir à environ 32 km au Sud-Est du centre volcanique de Lassen. Le tremblement de terre initial de M5.5  a été suivi d’un tremblement de terre de M5.2 ,ainsi que des dizaines de petites répliques. Parce que le lac Almanor est proche de Lassen,le  CalVO a reçu de nombreuses questions sur les connexions potentielles au volcan.

Pour commencer, la distance et le caractère de ces tremblements de terre nous indiquent qu’il est peu probable qu’ils aient quoi que ce soit à voir avec Lassen. Les mécanismes focaux, une façon de décrire la direction du glissement, nous disent que ces séismes se sont produits sur une faille normale (mouvement d’extension). Sur un volcan, on s’attendrait à ce que la sismicité ait des mécanismes focaux très variables, selon l’emplacement du tremblement de terre. Les tremblements de terre volcaniques suivent également un schéma plus compliqué que les secousses principales suivies de répliques.
Notre prochain indice est que le lac Almanor n’est pas dans la même province physiographique (définie par la tectonique, les reliefs et le volcanisme) que Lassen. Le centre volcanique de Lassen se trouve à l’extrémité Sud de l’arc volcanique des Cascades, formé par une zone de subduction. Mais à seulement quelques kilomètres à l’Est se trouvent les provinces du plateau de Modoc et du bassin et de la chaîne. Le lac Almanor se situe à peu près dans le bassin et la chaîne, et son histoire tectonique est très différente de celle de Lassen. La zone contient plusieurs zones de failles orientées Nord-Sud  et Nord-Ouest-Sud-Est, y compris la faille du lac Almanor, qui sont actives et sujettes aux tremblements de terre. Une séquence similaire de tremblement de terre s’y est produite en mai 2013.

Enfin, vous avez été nombreux à demander si ces tremblements de terre pouvaient affecter Lassen La réponse courte est non ! Bien que certaines éruptions puissent être déclenchées par de grands tremblements de terre, cela ne semble se produire que lorsque le volcan est déjà amorcé et prêt, c’est-à-dire qu’il doit déjà y avoir du magma gazeux près de la surface. Nous n’avons vu aucune preuve de cela à Lassen récemment : aucun essaim de tremblements de terre, aucun gonflement du sol et aucun changement dans les gaz sortant du volcan.
Alors voilà, tant que ces tremblements de terre se sont produits près de Lassen, il n’y a aucun danger d’éruption. Cela fait partie de la vie dans un état tectoniquement actif !

Source : USGS volcanoes.

Photos : USGS.

Chili , Hudson :

Sismologie
L’activité sismologique de la période a été caractérisée par l’enregistrement de :
208 événements sismiques de type VT, associés à la fracturation des roches (Volcano-Tectonique). Le tremblement de terre le plus énergétique a présenté une valeur de magnitude locale (ML) égale à 1,1, situé à 5,7 km au Sud-Est de la caldeira et avec une profondeur de 5,3 km par rapport au centre de la caldeira.
93 Événements sismiques de type LP, associés à la dynamique des fluides au sein du système volcanique (Longue Période). La taille du plus grand tremblement de terre évaluée à partir du paramètre Déplacement réduit (DR) était égale à 19 cm2.
20 événements sismiques de type HB, associés à la fois à la fracturation des roches et à la dynamique des fluides au sein du système volcanique (hybride). Le tremblement de terre le plus énergétique a présenté une valeur de déplacement réduit (DR) de 294 cm2 et une valeur de magnitude locale (ML) égale à 1,9, situé à 2,5 km à l’Est-Sud-Est et avec une profondeur de 5,6 km par rapport au centre de la caldeira .

Géochimie des fluides
Aucune anomalie dans les émissions de dioxyde de soufre (SO2) dans l’atmosphère n’a été signalée dans le secteur proche du volcan, selon les données publiées par le Tropospheric Monitoring Instrument (TROPOMI) et le Ozone Monitoring Instrument (OMI) Sulfur Dioxide Group.

Anomalies thermiques satellitaires
Au cours de la période, aucune alerte thermique n’a été enregistrée dans la zone associée au complexe volcanique, selon les données traitées par l’observation de l’activité volcanique dans l’infrarouge moyen (MIROVA) et grâce au traitement analytique des images satellite Sentinel 2-L2A, en combinaison de bandes en fausse couleur.

Géodésie
Selon les données fournies par 2 stations GNSS qui surveillent la déformation du volcan, des variations saisonnières mineures sont observées et le déplacement à faible vitesse de la station située au Sud-Est de la caldeira s’est maintenu, inférieur à 0,1 cm/mois.

Caméras de surveillance
Les images fournies par la caméra fixe, installée à proximité de l’édifice volcanique, n’ont pas enregistré de colonnes de dégazage ni de variations liées à l’activité de surface.

L’activité est restée à des niveaux considérés comme faibles, suggérant une stabilité du système volcanique. L’alerte technique volcanique est maintenue à :
ALERTE TECHNIQUE VERTE : Volcan actif au comportement stable – Il n’y a pas de risque immédiat.

Source : Sernageomin

Photo : Norm Banks, (U.S. Geological Survey).

Equateur , Sangay :

RAPPORT QUOTIDIEN DE L’ETAT DU VOLCAN SANGAY , Mardi 16 Mai 2023.
Information Geophysical Institute – EPN.

Niveau d’activité Superficiel: Haut , Tendance de surface : Sans changements
Niveau d’activité interne: Haut , Tendance interne : Sans changements

Sismicité : Du 15 Mai 2023 , 11:00h au 16 Mai 2023 , 11:00h : 

Il n’y a pas de données de sismicité, du fait que, pour le moment, la station de référence SAGA présente des problèmes de transmission.

Pluies / Lahars :
Il n’y a pas de rapports de pluie. **En cas de fortes pluies, celles-ci pourraient remobiliser les matériaux accumulés, générant des coulées de boue et de débris qui pourraient descendre les flancs du volcan et se déverser dans les rivières adjacentes.**

Colonne d’émission / cendres :
En raison de la nébulosité dans la zone du volcan, il n’y a pas d’observations d’activité de surface. Le VAAC de Washington n’a pas signalé d’alertes d’émissions, détectées par des satellites au cours des dernières 24 heures

Gaz:
Le système MOUNTS a détecté 33,6 tonnes de dioxyde de soufre (SO2), mesuré le 14/05/2023 à 14h24 TL.

Autres paramètres de surveillance :
MIROVA-VIIRS a enregistré 1 alerte thermique faible, 1 modérée et 1 élevée (169 MW), tandis que MIROVA-MODIS a enregistré 2 alertes thermiques modérées au cours des dernières 24 heures.

Observation:
La nébulosité dans la zone du volcan n’a pas permis l’observation directe du cratère.

Niveau d’alerte: Orange.

Source : IGEPN.

Photo :  Eqphos_fotografía.

Mexique , Popocatepetl :

16 mai, 11h00 (16 mai, 17h00 GMT)

Au cours des dernières 24 heures, Selon les systèmes de surveillance du volcan Popocatépetl, 94 exhalaisons accompagnées de vapeur d’eau, de gaz volcaniques et de cendres ont été détectées .

Durant cette période, trois explosions modérées ont été enregistrées hier à 10h51 , 12h32  ,   et à 16h13 heure locale. De plus, 1066 minutes de tremors à haute fréquence ont été enregistrées.

Les explosions qui se produisent sur le Popocatépetl ou dans tout volcan actif sont accompagnées de signaux sismiques et sonores , ces derniers enregistrés au moyen de détecteurs de pression ou de microphones. Il est possible de les entendre avec différents niveaux d’intensité, en fonction des facteurs atmosphériques au moment des événements ou des conditions morphologiques du cratère. Ceci est un phénomène normal et n’est pas nécessairement une indication d’une activité volcanique accrue. Il convient de noter que dans l’état actuel de Popocatépetl, caractérisé par la formation de petits dômes de lave, et leur destruction ultérieure par des explosions, principalement de taille petites à modérées, il est probable que dans les prochains jours ou semaines la population à proximité du volcan percevra ces phases audibles.

Au moment de ce rapport, il n’y a pas de visibilité vers le volcan en raison des conditions météorologiques dans la région. Si une émission importante se produit dans les prochaines heures, elle se dispersera vers le Sud-Est (SE) .

Le CENAPRED réitère avec insistance la recommandation de NE PAS MONTER jusqu’au cratère du volcan, car il y a possibilité d’explosions, comme on l’a vu à plusieurs reprises dans le passé, impliquant l’émission de fragments incandescents . Par conséquent, il est tenu de respecter le rayon d’exclusion de 12 km. De même, en cas de fortes pluies, éloignez-vous du fond des ravins en raison du danger de coulées de boue et de débris.

Le feu de circulation d’alerte volcanique Popocatépetl est en JAUNE PHASE 2.

Source et photo: Cenapred