15 Novembre 2023.

Italie , Stromboli :

BULLETIN HEBDOMADAIRE, du 06 Novembre 2023 au 12 Novembre 2023. (date d’émission 14 Novembre 2023)

ÉTAT RÉSUMÉ DE L’ACTIVITÉ
A la lumière des données de suivi, il ressort :
1) OBSERVATIONS VOLCANOLOGIQUES : Une activité strombolienne normale a été observée au cours de cette période. La fréquence horaire totale a fluctué entre des valeurs moyennes (7-14 événements/h). L’intensité des explosions variait de faible à moyenne dans la zone du cratère Nord et de faible à élevée dans la zone Centre-Sud.
2) SISMOLOGIE : Les paramètres sismologiques surveillés ne montrent pas de variations significatives.
3) DÉFORMATIONS DU SOL : Les réseaux de suivi des déformations du sol de l’île n’ont pas montré de variations significatives au cours de la période étudiée.
4) GEOCHIMIE : flux de SO2 à niveau moyen
Flux de CO2 dans la zone du Pizzo : aucune mise à jour disponible.
Débit de CO2 à Scari: sur valeurs moyennes de dégazage.
Il n’y a aucune mise à jour sur le rapport C/S dans le panache.
Il n’existe aucune mise à jour sur le rapport isotopique de l’hélium dissous dans les eaux souterraines.
5) OBSERVATIONS SATELLITE : L’activité thermique observée par satellite était généralement faible.

OBSERVATIONS VOLCANOLOGIQUES
Dans la période observée, l’activité éruptive du Stromboli a été caractérisée à travers l’analyse des images enregistrées par les caméras de surveillance de l’INGV-OE à l’altitude 190m (SCT-SCV), du Pizzo et Punta dei Corvi. L’activité explosive a été principalement produite par 3 (trois) évents éruptifs situés dans la zone Nord du cratère et par 2 (deux) évents situés dans la zone Centre Sud.
En raison de conditions météorologiques défavorables, la visibilité de la terrasse du cratère était insuffisante le 12 novembre.

Dans la zone du cratère Nord (N), avec deux évents situés dans le secteur N1 et un dans le secteur N2, une activité explosive d’intensité variable de faible (moins de 80 m de haut) à moyenne (moins de 150 m de haut) a été observée.  Les produits émis en éruption étaient majoritairement des matériaux grossiers (bombes et lapilli). La fréquence moyenne des explosions oscillait entre 4 et 7 événements/h.
Dans la zone Centre-Sud (CS) les secteurs S1 et C n’ont pas montré d’activité significative tandis que le secteur S2 possède deux évents actifs qui ont également montré une activité simultanée d’intensité variable de faible à élevée (plus de 150 m de hauteur) émettant des matériaux à dominante fine mélangés avec des matériaux grossiers. La fréquence moyenne des explosions oscillait entre 3 et 8 événements/h.

Source et photo : INGV.

Islande , Péninsule de Reykjanes  :

Le graben nouvellement activé à Grindavík reste actif . Surveillance accrue à proximité de Grindavík. Probabilité inchangée d’une éruption.
Mis à jour le 14 novembre à 12h40 UTC

Depuis le 14 novembre à minuit, plus de 700 tremblements de terre ont été localisés le long de l’orientation de l’intrusion magmatique, dont le plus important était de M 3.1 près de Hagafell. Hier soir, le 13 novembre, une sismicité déclenchée par une contrainte s’est produite près de Kleifarvatn, le plus grand séisme ayant été enregistré M 3,8 à 21h09 UTC. Aujourd’hui, la plupart des tremblements de terre se produisent le long de l’intrusion magmatique, la majorité étant des micro-séismes, généralement à des profondeurs focales de 3 à 5 km.

Les mesures de déformation, y compris les observations aériennes à haute résolution, les images radar satellite et les observations GPS au sol, révèlent des mouvements de sol continus  dus à la formation continue de l’intrusion magmatique. Ces résultats sont cohérents avec un afflux de magma continu, bien que beaucoup plus faible, dans la région de l’intrusion.

La rangée de cratères de Sundhnúkar se trouve au sud-ouest de Grindavík.

Entre le 12 et le 13 novembre, l’afflux est estimé à 75 m3/s, et la profondeur moyenne jusqu’au sommet de l’intrusion magmatique est estimée à environ 800 m. Les estimations du débit entrant et de la profondeur sont dérivées de calculs basés sur des modèles et sont sujettes à l’incertitude.

Tout au long de cette période d’agitation volcanique, l’accent a été mis sur la surveillance continue de la sismicité et de la déformation du sol dans la région de Grindavík – Svartsengi. Pour renforcer nos capacités de surveillance, nous avons installé des stations GPS supplémentaires dans et autour de Grindavík. Les dernières mesures de ces stations montrent que la formation de type graben est toujours en formation et mécaniquement active. De plus, pour augmenter notre capacité à avertir d’une éruption, nous avons installé des détecteurs de SO2 au sol qui surveillent Grindavík et au Sud de Sundhnúkur.

En résumé, la probabilité d’une éruption reste élevée. Si une éruption se produit, l’emplacement le plus probable sera l’intrusion magmatique. Notre dernière évaluation des dangers n’indique aucun autre site d’éruption potentiel.

Mise à jour le 14 novembre à 19h20 UTC
Plus tôt cette semaine, les spécialistes de l’OMI ont installé deux instruments de télédétection DOAS sur Húsafell. Ces instruments permettent de mesurer la présence et la quantité de SO2 dans l’atmosphère. L’un des instruments DOAS a détecté du SO2 hier et aujourd’hui dans le graben nouvellement formé, situé entre Sundhnúkagígar et Grindavík. En raison de la faible quantité de lumière du jour, les mesures peuvent être imprécises et il a fallu du temps pour examiner les données et les interpréter. Au cours des deux derniers jours, des vents d’Est ont prévalu dans la région, on ne peut donc pas exclure que la récente forte sismicité ait provoqué la libération de SO2 sous Fagardalsfjall, car le magma à cet endroit ne s’est pas encore solidifié depuis l’éruption de juillet 2023  .

Il est difficile d’estimer la profondeur à partir de laquelle le SO2 est libéré car le processus est influencé par la pression du magma. Cependant, on pense que le magma doit se trouver dans les cent mètres supérieurs de la croûte pour que le SO2 soit libéré. C’est l’une des raisons pour lesquelles les instruments DOAS ont été implantés à proximité de Grindavík.

Le DOAS (Differential Optical Absorption Spectrometer) est un outil capable de détecter le dioxyde de soufre dans l’atmosphère. La méthode repose sur la lumière visible, qui voyage à travers l’atmosphère, atteint un capteur dans l’appareil de mesure, qui est ensuite analysé pour certaines couleurs (longueurs d’onde) absentes du spectre. Le dioxyde de soufre absorbe certaines longueurs d’onde de la lumière, ce qui signifie que la lumière atteint l’instrument de mesure d’une manière différente si du SO2 est détecté. La sonde scanne certains secteurs du ciel et fournit des informations sur la concentration de dioxyde de soufre dans la zone balayée. Les mesures DOAS ont besoin de lumière du jour pour fonctionner, donc faire fonctionner de tels instruments en hiver en Islande peut s’avérer difficile.

Source : IMO

Photo  : Siggi Anton , RUV, IMO .

Philippines , Taal :

AVIS D’ACTIVITE DU VOLCAN TAAL , 15 novembre 2023 , 14h00 .

Ceci est un avis d’augmentation d’émission du dioxyde de soufre et d’activité de dégazage continu du volcan Taal.

Un total de 11 695 tonnes/jour d’émissions de dioxyde de soufre volcanique ou de gaz SO2 provenant du cratère principal du Taal ont été mesurées aujourd’hui, 15 novembre 2023. Les moniteurs visuels montrent une remontée continue et prononcée de fluides volcaniques dans le cratère principal, générant des émissions courtes et faibles à modérées en volume, de panaches de dégazage . Des vents violents ont poussé les panaches vers le Sud-Ouest. Aucun smog volcanique ou vog sur la caldeira de Taal n’a été observé par les moniteurs visuels tout au long de la journée. Cependant, une légère odeur de soufre a été observée à Banyaga, Agoncillo. Le Taal dégaze en continu de fortes concentrations de SO2 volcanique depuis mars 2021 ; les émissions depuis septembre 2023 sont en moyenne de 6 267 tonnes/jour. Une sismicité modérée a été récemment mise en évidence sur le Taal ; sur les 686 tremblements de terre volcaniques enregistrés depuis le 1er septembre 2023, 629 étaient de faibles secousses volcaniques associées à l’activité des gaz volcaniques.

Pour rappel, le vog est constitué de fines gouttelettes contenant du gaz volcanique comme le SO2 qui est acide et peut provoquer des irritations des yeux, de la gorge et des voies respiratoires avec des sévérités selon les concentrations de gaz et les durées d’exposition.

Le DOST-PHIVOLCS rappelle au public que le niveau d’alerte 1 prévaut sur le volcan Taal, ce qui signifie qu’il est toujours dans un état anormal et ne doit pas être interprété comme ayant cessé les troubles ni la menace d’activité éruptive. Au niveau d’alerte 1, des explosions soudaines provoquées par de la vapeur ou phréatiques, des tremblements de terre volcaniques, des chutes de cendres mineures et des accumulations ou expulsions mortelles de gaz volcanique peuvent se produire et menacer les zones de TVI. Le DOST-PHIVOLCS recommande fortement que l’entrée dans TVI, la zone de danger permanente ou PDZ du Taal, en particulier à proximité du cratère principal et de la fissure de Daang Kastila, reste strictement interdite. Il est conseillé aux unités gouvernementales locales de surveiller et d’évaluer en permanence l’exposition au SO2 volcanique et au vog ainsi que les impacts potentiels sur leurs communautés et de prendre des mesures d’intervention appropriées pour atténuer ces dangers.

Source : Phivolcs

Photo : Webcam ( archive)

Colombie , Purace / Chaine Volcanique Los Coconucos :

Bulletin hebdomadaire d’activité du volcan Puracé – Chaine Volcanique Los Coconucos

Du suivi de l’activité du  VOLCAN PURACÉ – CHAÎNE VOLCANIQUE  LOS COCONUCOS, le MINISTÈRE DES MINES ET DE L’ÉNERGIE à travers le SERVICE GÉOLOGIQUE COLOMBIEN (SGC) rapporte:

Au cours de la semaine du 7 au 13 novembre 2023, l’activité sismique a montré une tendance similaire à celle observée la semaine précédente, maintenant les valeurs au-dessus de la ligne de base.
de l’activité sismique, tant en énergie libérée qu’en nombre d’événements enregistrés. Les événements sismiques liés au mouvement des fluides dans les conduits volcaniques prédominaient, situés principalement sous le cratère du volcan Puracé. Se démarque l’événement de fracture de magnitude ML 2.8 du 8 novembre à 19h58, situé à 1,3 km à l’Est du cratère du volcan Puracé, à 4 km de profondeur.

En revanche, des déformations localisées ont continué à être enregistrées entre les volcans Puracé et Cuiriquinga. De plus, des valeurs stables ont été enregistrées dans le flux de dioxyde de soufre (SO2) et des valeurs élevées dans la concentration de dioxyde de carbone (CO2) persistent, par rapport à ce qui a été enregistré au premier semestre 2023.
Les images obtenues grâce aux caméras installées montrent le dégazage du système volcanique.

Les autres paramètres mesurés et utilisés pour le diagnostic de l’activité volcanique n’ont montré aucun changement notable au cours de la période évaluée.
L’état d’alerte pour l’activité volcanique reste à : ALERTE JAUNE : VOLCAN ACTIF AVEC CHANGEMENTS DANS LE COMPORTEMENT DU NIVEAU DE BASE DES PARAMÈTRES SURVEILLÉS ET AUTRES MANIFESTATIONS.

Source  et photo : SGC

Hawaii , Kilauea :

Mardi 14 novembre 2023, 8 h 57 HST (mardi 14 novembre 2023, 18 h 57 UTC)

19°25’16 » N 155°17’13 » O,
Altitude du sommet : 4091 pieds (1247 m)
Niveau d’alerte volcanique actuel : AVIS
Code couleur aviation actuel : JAUNE

Résumé de l’activité :
Le volcan Kīlauea n’est pas en éruption. Les troubles liés à l’intrusion débutée début octobre au Sud-Ouest du sommet du Kīlauea se poursuivent. Un essaim sismique situé immédiatement au Sud de la caldeira du Kīlauea et qui a débuté vendredi 10 novembre persiste avec des niveaux de sismicité modérés et le HVO continue de surveiller cette activité. Les troubles pourraient continuer à croître et à diminuer en fonction des changements dans l’apport de magma dans la zone et une activité éruptive pourrait se produire dans un avenir proche avec peu ou pas d’avertissement. Aucune activité inhabituelle n’a été notée le long de la zone du Rift Est du Kīlauea.

Observations du sommet :
Les troubles autour de la zone sommitale du Kīlauea ont persisté à de faibles taux sismiques au cours des dernières 24 heures. Des niveaux modérés de sismicité se poursuivent après le début d’un essaim le vendredi 10 novembre. L’activité actuelle s’est produite immédiatement au Sud du cratère Halema’uma’u, principalement dans la caldeira du Kīlauea et s’étendant le long de la zone de rift Sud-Ouest. Le HVO continue de surveiller cette activité.

L’inclinomètre du sommet d’Uēkahuna, situé au Nord-Ouest de la caldeira, est resté inchangé au cours des dernières 24 heures. L’inclinomètre Sand Hill, situé au Sud-Ouest de la caldeira, a repris ses tendances à plus long terme au cours des dernières 24 heures, suggérant une inflation d’une source au Sud du cratère Halema’uma’u. Globalement, le sommet du Kīlauea reste à un niveau d’inflation élevé, supérieur au niveau atteint avant la dernière éruption de septembre 2023.

Les taux d’émission de dioxyde de soufre (SO2) restent faibles et ont été mesurés à un rythme d’environ 100 tonnes par jour le 19 octobre 2023.

Il n’y a actuellement aucun signe d’éruption imminente, mais une activité éruptive est possible dans les semaines ou mois à venir. Une inflation accrue et une activité sismique (agitation accrue) devraient précéder une éruption. Les débuts des éruptions sommitales précédentes ont été marqués par de forts tremblements de terre provoqués par la mise en place d’un dyke 1 à 2 heures avant les éruptions.

Source : HVO

Photo : USGS/ M. Patrick. ( archive)