18 Décembre 2025.

Inde / Iles Andaman , Barren Island :

Les images satellites ont montré que les coulées de lave sur le flanc Nord de l’île Barren, entrées en activité à la mi-novembre, restaient actives en décembre. Les images satellites acquises les 2, 5, 10 et 15 décembre ont révélé que la partie inférieure des coulées était chaude et active. Des anomalies thermiques au-dessus de deux évents au sommet ont également été identifiées sur ces images, bien que la zone sommitale ait été masquée par des nuages ​​le 15 décembre.

L’île Barren, territoire indien situé dans la mer d’Andaman, à environ 135 km au Nord-Est de Port Blair (archipel des Andaman), est le seul volcan historiquement actif de l’arc volcanique Nord-Sud qui s’étend entre Sumatra et la Birmanie (Myanmar). Il s’agit du sommet émergé d’un volcan qui s’élève à une profondeur d’environ 2 250 m. Cette petite île inhabitée de 3 km de large abrite une caldeira d’environ 2 km de diamètre, aux parois de 250 à 350 m de haut. La caldeira, ouverte sur la mer à l’Ouest, s’est formée lors d’une importante éruption explosive à la fin du Pléistocène, à l’origine de dépôts de coulées et de nuées ardentes. Les éruptions passées ont modifié la morphologie du cône pyroclastique au centre de la caldeira, et les coulées de lave qui recouvrent une grande partie de son fond ont atteint la mer le long de la côte Ouest.

Sources : Copernicus, GVP.

Photo : Arunava Pramanick

Japon , Sakurajima :

L’Agence météorologique japonaise (JMA) a signalé une activité éruptive continue dans le cratère Minamidake (sur le Sakurajima , caldeira d’Aira) du 8 au 15 décembre, avec cinq éruptions et quatre explosions. Des panaches de cendres se sont élevés jusqu’à 2,2 km au-dessus du rebord du cratère et de gros blocs ont été éjectés jusqu’à 600 m de l’évent. L’incandescence nocturne du cratère était visible sur les images des webcams. Les éruptions du 8 au 11 décembre ont produit des panaches de cendres s’élevant jusqu’à 2,2 km au-dessus du rebord du cratère et dérivant vers l’Est et le Sud-Est. Les explosions survenues le 10 décembre à 10h14, puis le 13 décembre à 13h34 et à 16h06, ont généré des panaches de cendres s’élevant entre 500 et 1 800 m au-dessus du rebord du cratère et se déplaçant vers le Sud et le Nord. Le niveau d’alerte est resté à 3 (sur une échelle de 5) et le public a été invité à la prudence dans un rayon de 2 km autour des cratères Minamidake et Showa.

La caldeira d’Aira, située dans la partie Nord de la baie de Kagoshima, abrite le volcan Sakurajima, un post-caldeira parmi les plus actifs du Japon. L’éruption de l’importante coulée pyroclastique d’Ito a accompagné la formation de cette caldeira de 17 x 23 km il y a environ 22 000 ans. La plus petite caldeira de Wakamiko s’est formée au début de l’Holocène, dans l’angle Nord-Est de la caldeira, en même temps que plusieurs cônes post-caldeira. La formation du Sakurajima a débuté il y a environ 13 000 ans sur le rebord Sud, donnant naissance à une île qui s’est rattachée à la péninsule d’Osumi lors de la grande éruption explosive et effusive de 1914. L’activité du cône sommital du Kitadake a cessé il y a environ 4 850 ans, après quoi des éruptions ont eu lieu depuis le Minamidake. Les éruptions fréquentes depuis le VIIIe siècle ont déposé des cendres sur la ville de Kagoshima, située de l’autre côté de la baie de Kagoshima, à seulement 8 km du sommet. La plus importante éruption enregistrée s’est produite entre 1471 et 1476.

Sources : Agence météorologique du Japon (JMA), GVP.

Photo : via Alex Tor / FB.

Etats-Unis , Westdahl :

Le Centre consultatif sur les cendres volcaniques d’Anchorage (VAAC) a signalé que, les 14 et 15 décembre, des panaches de cendres non consolidées étaient visibles sur les images satellites à proximité du Westdahl, s’élevant jusqu’à 1,8 km d’altitude. Le niveau d’alerte volcanique est resté normal (le niveau le plus bas sur une échelle à quatre niveaux) et le code couleur pour l’aviation est resté vert (le niveau le plus bas sur une échelle à quatre couleurs).

La zone sommitale du Westdahl, situé au Sud-Ouest de l’île d’Unimak, dans l’est des Aléoutiennes, est visible ici depuis l’Est. Le pic Westdahl (à gauche) et le pic Faris (à droite) se sont formés sur le vaste édifice principal. Le cône de scories au centre a été le principal site éruptif de l’activité de 1991-1992, produisant la coulée de lave enneigée au premier plan. La fissure sinueuse traversant la calotte glaciaire depuis le sommet s’est formée lors des premières phases de l’éruption et a produit des fontaines de lave.

Le Westdahl est un vaste volcan recouvert de glaciers, situé à l’extrémité Sud-Ouest de l’île d’Unimak. Deux pics émergent du plateau sommital, et un nouveau cratère, formé en 1978, entaille la calotte glaciaire. Ce volcan présente une morphologie proche de celle d’un bouclier et figure parmi les plus grands volcans des îles Aléoutiennes. Le stratovolcan Pogromni, à la cime pointue et de forme conique, situé à 6 km au Nord, culmine à plusieurs centaines de mètres au-dessus du Westdahl, mais est modérément érodé par les glaciers et probablement plus ancien. De nombreux cônes satellites d’âge postglaciaire sont situés le long d’une ligne Nord-Ouest/Sud-Est qui traverse le sommet du Westdahl. Certaines éruptions historiques attribuées au Pogromni, aujourd’hui érodé, pourraient en réalité provenir du Westdahl (Miller et al., 1998). La première éruption historique a eu lieu en 1795. Une fissure de 8 km de long, s’étendant vers l’Est depuis le sommet, a provoqué des éruptions explosives et des coulées de lave en 1991.

Sources : Anchorage Volcanic Ash Advisory Center (VAAC), US Geological Survey, Alaska Volcano Observatory (AVO)

Photo : C.F. Zeillemaker, 1993 (U.S. Fish and Wildlife Service, avec l’aimable autorisation de l’Alaska Volcano Observatory).

Colombie , Puracé – Chaîne volcanique Los Coconucos :

Popayán, le 17 décembre 2025, 10h30

Concernant la surveillance de l’activité de la chaîne volcanique de Los Coconucos, le Service géologique de Colombie (SGC), organisme rattaché au ministère des Mines et de l’Énergie, signale ce qui suit :

Depuis la publication du bulletin extraordinaire d’hier, et jusqu’à ce jour, des séismes liés aux mouvements de fluides au sein de l’édifice volcanique se poursuivent. Il s’agit notamment de séismes de longue période (LP), d’impulsions sismiques (TR) et d’un trémor continu. Cette sismicité a été localisée sous le cratère du volcan Puracé, à une profondeur inférieure à 2 km, et est liée à la dynamique interne des gaz et à leur émission dans l’atmosphère. Par ailleurs, des signaux sismiques de faible magnitude, associés à la fracturation de la roche, ont été enregistrés dans un rayon de moins de 1,5 km autour du cratère du volcan Puracé, à des profondeurs comprises entre 1 et 2 km.

Enregistrement de la caméra Mina, située à 2,2 km au Nord du volcan Puracé. Colonne de gaz et de cendres enregistrée à 18h31 le 16 décembre 2025.

Certains de ces signaux sismiques étaient associés à des émissions de cendres qui se sont dispersées principalement vers le Nord-Ouest, suivant la direction du vent, et ont atteint
une altitude allant jusqu’à 1 500 m au-dessus du sommet du volcan . Au total, six (6) émissions de cendres ont été enregistrées, pour lesquelles des alertes ont été émises auprès de l’Autorité de l’aviation civile. Des retombées de cendres ont été signalées dans le village de Cristales et aux abords du bâtiment du Cabildo de la réserve indigène de Puracé, au Nord-Ouest du volcan.

Des émissions importantes de dioxyde de soufre (SO₂) dans l’atmosphère continuent d’être détectées par satellite, avec une dispersion prédominante vers le Nord-Ouest,
dans un rayon d’environ 250 km autour du volcan. De même, des températures similaires à celles observées les jours précédents continuent d’être enregistrées dans la zone du cratère, possiblement liées à l’émission de gaz chauds provenant de l’intérieur du volcan.

Le niveau d’activité volcanique demeure à l’alerte ORANGE : Volcan présentant des variations significatives des paramètres surveillés.

Source et photo : SGC.

Indonésie , Semeru :

Le mont Semeru a présenté une éruption le jeudi 18 décembre 2025 à 06h51 WIB. Une colonne de cendres a été observée à environ 800 m au-dessus du sommet (soit environ 4 476 m d’altitude). Cette colonne de cendres, de couleur grise, présentait une intensité modérée orientée vers l’Est et le Sud-Est. L’éruption a été enregistrée par un sismographe, avec une amplitude maximale de 22 mm et une durée de 114 secondes.

Le Centre de volcanologie et d’atténuation des risques géologiques (PVMBG) a signalé que l’activité s’est poursuivie sur le Semeru du 10 au 16 décembre, avec des éruptions quotidiennes enregistrées par le réseau sismique. Des panaches de cendres blanches et grises ou grises ont été observés presque quotidiennement, s’élevant entre 400 et 1 100 m au-dessus du sommet et se dispersant dans plusieurs directions. Les conditions météorologiques ont empêché toute observation le 14 décembre, malgré la détection d’éruptions. Une incandescence au sommet, sur le flanc Sud-Est supérieur, était visible sur plusieurs images nocturnes de webcams. Le niveau d’alerte est resté à 3 (le deuxième niveau le plus bas sur une échelle de 1 à 4) et le public a été invité à se tenir à au moins 5 km du sommet dans toutes les directions, à 13 km du sommet sur le flanc Sud-Est le long du bassin versant de Kobokan, et à 500 m des berges du bassin versant de Kobokan jusqu’à 17 km au Sud-Est du sommet.

Sources: Pusat Vulkanologi et Mitigasi Bencana Geologi (PVMBG, également connu sous le nom de CVGHM) , GVP.