11 Décembre 2025.

Vanuatu , Ambae :

Le Département de météorologie et de géorisques du Vanuatu (VMGD) a signalé une activité éruptive sur Ambae durant la dernière semaine de novembre et la première semaine de décembre, se basant sur des signaux sismiques, des données satellitaires et des images de webcams. Des panaches de vapeur, de gaz et de cendres étaient visibles sur les images satellitaires et de webcams du 24 au 30 novembre et du 1er au 5 décembre. Une anomalie thermique de faible altitude a également été détectée sur les images satellitaires le 30 novembre et les 1er et 2 décembre. Des retombées de cendres ont été signalées dans les communautés environnantes sous le vent fin novembre et du 1er au 7 décembre. Une image de webcam du 8 décembre montrait un panache, probablement composé de cendres, s’élevant du cratère. Selon le Centre consultatif sur les cendres volcaniques de Wellington (VAAC), des panaches de cendres de faible altitude se sont élevés entre 1,8 et 2,4 km au-dessus du niveau de la mer et ont dérivé vers le Nord-Ouest du 3 au 5 décembre, avant de s’élever jusqu’à 3,7 km au-dessus du niveau de la mer et ont dérivé vers l’Est les 7 et 8 décembre. Le niveau d’alerte est resté à 2 (sur une échelle de 0 à 5), et la population a été invitée à rester en dehors de la zone de danger A, définie comme un rayon de 2 km autour des évents actifs du lac Voui, et à s’éloigner des cours d’eau en cas de fortes pluies.

L’île d’Ambae, également connue sous le nom d’Aoba, est un imposant volcan bouclier basaltique de 2 500 km³, le plus volumineux de l’archipel des Nouvelles-Hébrides. Une zone de rift marquée, orientée Nord-Est /Sud-Ouest et parsemée de nombreux cônes de scories, confère à cette île de 16 x 38 km une forme allongée. Un vaste cône pyroclastique abritant trois lacs de cratère (Manaro Ngoru, Voui et Manaro Lakua) se situe au sommet, au sein de la plus récente d’au moins deux caldeiras emboîtées, dont la plus grande mesure 6 km de diamètre. Cet imposant édifice central est également appelé volcan Manaro Voui ou Lombenben. Des éruptions explosives post-caldeira ont formé les cratères sommitaux il y a environ 360 ans. Un cône de tuf s’est formé au sein du lac Voui (ou Vui) environ 60 ans plus tard. La dernière éruption latérale connue, il y a environ 300 ans, a détruit la population de la région de Nduindui, près de la côte Ouest.

Sources : Département de météorologie et de géorisques du Vanuatu (VMGD), Centre consultatif sur les cendres volcaniques de Wellington (VAAC), GVP

Photo : Vanuatu Air Taxi.

Japon , Sakurajima :

L’Agence météorologique japonaise (JMA) a signalé une activité éruptive continue dans le cratère Minamidake (volcan Sakurajima de la caldeira d’Aira) du 2 au 8 décembre, avec 11 éruptions et neuf explosions. Des panaches de cendres se sont élevés jusqu’à 2,2 km au-dessus du rebord du cratère et de gros blocs ont été éjectés jusqu’à 700 m de l’évent. L’incandescence nocturne du cratère était visible sur les images des webcams. Les émissions de dioxyde de soufre étaient élevées, atteignant en moyenne 2 300 tonnes par jour le 5 décembre. Les éruptions quotidiennes ont produit des panaches de cendres s’élevant de 1 à 2,2 km au-dessus du rebord du cratère et dérivant vers le Nord-Est et le Sud-Est. Des explosions survenues le 4 décembre à 11 h 07, 20 h 46, 22 h 12 et 23 h 38, le 5 décembre à 6 h 54 et 22 h 29, le 6 décembre à 2 h 13, et le 8 décembre à 20 h 53 et 18h40 ont généré des panaches de cendres s’élevant entre 600 et 1 700 m au-dessus du rebord du cratère et dérivant vers l’Est et le Sud-Est. Le niveau d’alerte est resté à 3 (sur une échelle de 5) et le public a été invité à la prudence dans un rayon de 2 km autour des cratères Minamidake et Showa.

La caldeira d’Aira, située dans la partie Nord de la baie de Kagoshima, abrite le volcan Sakurajima, un volcan post-caldeira parmi les plus actifs du Japon. L’éruption de l’importante coulée pyroclastique d’Ito a accompagné la formation de cette caldeira de 17 x 23 km il y a environ 22 000 ans. La plus petite caldeira de Wakamiko s’est formée au début de l’Holocène, dans l’angle Nord-Est de la caldeira, en même temps que plusieurs cônes post-caldeira. La formation du Sakurajima a débuté il y a environ 13 000 ans sur le rebord Sud et a donné naissance à une île qui s’est rattachée à la péninsule d’Osumi lors de la grande éruption explosive et effusive de 1914. L’activité du cône sommital de Kitadake a cessé il y a environ 4 850 ans, après quoi des éruptions ont eu lieu depuis le Minamidake. Les éruptions fréquentes depuis le VIIIe siècle ont déposé des cendres sur la ville de Kagoshima, située de l’autre côté de la baie, à seulement 8 km du sommet. La plus grande éruption enregistrée a eu lieu entre 1471 et 1476.

Sources : Agence météorologique du Japon (JMA) , GVP.

Photo : via Vulcaniya / FB.

Philippines , Mayon :

L’Institut philippin de volcanologie et de sismologie (PHIVOLCS) a signalé une activité sismique accrue sur le Mayon et la présence de nouvelles coulées de lave au sommet en décembre. Des photos du dôme sommital prises les 8 et 10 décembre ont révélé l’apparition récente de coulées de lave sombre. Le réseau sismique a détecté une augmentation des chutes de pierres, passant d’une moyenne de trois événements par jour en 2025 à une moyenne de 16 événements par jour en décembre, coïncidant avec ces coulées. Le niveau d’alerte est resté à 1 (sur une échelle de 0 à 5) ; le public a été invité à rester en dehors de la zone de danger permanent (ZDP) de 6 km de rayon et les pilotes ont été priés d’éviter de survoler le sommet.

Des photographies rapprochées du sommet du volcan Mayon, prises du 8 au 10 décembre 2025, révèlent de nouvelles coulées de lave sombre, issues du dôme de lave sommital. Ces changements, observés la semaine précédente, indiquent la présence de magma récent et peu profond au sein de l’édifice volcanique. L’extrusion de cette nouvelle lave a entraîné une augmentation des chutes de pierres, passant d’une moyenne de 3 événements par jour en 2025 à 16 événements par jour en décembre 2025.

Le DOST-PHIVOLCS rappelle au public que le niveau d’alerte 1 est en vigueur pour le Mayon et que l’accès à la zone de prévention des chutes de pierres (PDZ) de 6 kilomètres est strictement interdit en raison de l’augmentation des risques volcaniques liée à cette évolution.

Sources : Institut philippin de volcanologie et de sismologie (PHIVOLCS) , GVP.

Photo : Phivolcs

Indonésie , Ruang :

Rapport spécial : Baisse du niveau d’activité du mont Ruang, passant du niveau d’alerte II (Waspada) à normal (niveau I).

Le mont Ruang est situé dans la régence de Sitaro, au Nord de Sulawesi. Ce stratovolcan actif culmine à 725 mètres d’altitude. Suite aux éruptions majeures des 17 et 30 avril 2024, des fumées blanches d’intensité faible à modérée s’échappent encore du cratère principal et s’élèvent à une hauteur d’environ 10 à 50 mètres au-dessus du sommet. Ces éruptions ont endommagé la station RUA3 (située à 1,5 km du cratère actif) sur l’île du mont Ruang. Des réparations y ont été effectuées le 3 juillet 2025 et la station est de nouveau opérationnelle depuis le 4 juillet 2025.

Après les éruptions des 17 et 30 avril 2024, l’activité du mont Ruang a diminué. De septembre au 10 décembre 2025, la hauteur du panache de fumée a visuellement diminué, atteignant une altitude de 10 à 50 m au-dessus du sommet. La fumée du cratère était blanche, d’intensité modérée et de faible pression  .

La sismicité volcanique du mont Ruang est généralement faible et dominée par des séismes tectoniques, probablement influencés par la subduction du Nord de Sulawesi et la double subduction dans la mer des Moluques. L’activité sismique du mont Ruang au cours des trois derniers mois montre qu’elle est principalement due à des séismes tectoniques lointains, avec un nombre de séismes volcaniques profonds (SVP) variant de 0 à 3 par jour  .

Suite à une surveillance visuelle et instrumentale, le niveau d’activité volcanique du mont Ruang a été abaissé du niveau II (WASPADA) au niveau I (NORMAL) à compter du 10 décembre 2025 à 10 h 00, heure d’Indonésie centrale (WITA).

Source et photo : PVMBG.

Colombie , Purace / chaine volcanique Los Coconucos :

Le Servicio Geologico Colombiano (SGC) a signalé une activité éruptive continue sur le Puracé du 2 au 9 décembre. La sismicité était caractérisée par des trémors et des signaux de longue période indiquant des mouvements de fluides, des périodes de trémor continu et des séismes indiquant une fracturation de la roche à des profondeurs de 1 à 3 km. Les émissions quotidiennes de gaz et de cendres s’élevaient de 100 à 900 m au-dessus du sommet et étaient transportées par le vent. Le 3 décembre, une augmentation de la température à l’intérieur du cratère a été identifiée sur les données satellitaires. Du 2 au 3 décembre, de faibles retombées de cendres ont été signalées dans les zones au Sud-Est, notamment à Cristales et Agua Hirviendo. Le 3 décembre, des retombées de cendres ont été signalées dans la région de Cristales et à Casa de Cabildo de Puracé (Nord), à Río Negro et dans la commune de Paletará (16 km au Sud-Ouest), aux sources thermales d’Agua Hirviendo (11 km à l’Ouest-Nord-Ouest) et à San Juan (Nord-Est). Le niveau d’alerte est resté orange (le deuxième niveau le plus élevé sur une échelle de quatre couleurs) et le public a été invité à rester à l’écart du cratère.

Depuis la publication du bulletin extraordinaire d’hier et jusqu’à la publication du présent document, des séismes associés aux mouvements de fluides au sein de l’édifice volcanique ont été enregistrés. Il s’agit notamment de séismes de longue période (LP), d’impulsions de trémor (TR) et d’un trémor continu. Cette sismicité a été localisée principalement sous le cratère du volcan Puracé et est liée à la dynamique interne des gaz et à leur émission dans l’atmosphère. De plus, des signaux sismiques de faible magnitude associés à la fracturation de la roche ont été enregistrés dans un rayon de 1,5 km du cratère du volcan Puracé, à des profondeurs inférieures à 3 km.

Certains de ces signaux sismiques étaient accompagnés d’émissions de cendres qui se sont dispersées préférentiellement vers le Nord-Ouest, suivant la direction du vent, avec des colonnes atteignant des hauteurs allant jusqu’à 700 m. Au total, sept émissions de cendres ont été enregistrées, pour lesquelles des alertes ont été émises à l’Autorité de l’aviation civile. Parmi les faits saillants, on note l’apparition de nouveaux points de dégazage ; La photo montre une photographie du volcan Puracé, prise par un habitant du village d’Alto Anambío (municipalité de
Puracé), où l’un d’eux est clairement visible sur le flanc Sud-Ouest.

Sources : Servicio Geológico Colombiano (SGC) , GVP.

Photos : SGC.