01 Février 2025 .

Alaska , Spurr :

L’activité sismique superficielle se poursuit sur le volcan Spurr. Le taux de tremblements de terre détectés était similaire à celui des semaines précédentes, avec environ 70 événements localisés. Un changement notable dans la localisation des tremblements de terre s’est produit au cours des dernières semaines, davantage d’événements étant localisés sous Crater Peak, l’évent de flanc au Sud du sommet qui a été le site des éruptions de 1953 et 19992. Le réseau de surveillance du Spurr continue de connaître des problèmes de télémétrie liés aux conditions météorologiques qui ont commencé du 20 au 22 janvier et qui ont probablement contribué à moins de détections de tremblements de terre cette semaine que si le réseau était complet. La déformation du sol mesurée par un réseau local d’instruments du système mondial de navigation par satellite (GNSS) montre un mouvement lent et régulier du sol vers le haut et vers l’extérieur depuis mars 2024. Une intrusion de magma sous le volcan est la principale interprétation des données de déformation et de la sismicité élevée. Des vues claires du volcan sur les images satellite et webcam n’ont montré aucune activité inhabituelle.

De la vapeur s’échappant du cratère sommital du mont Spurr est visible lors d’un survol le 14 mai 2024. La principale source de vapeur est une fumerolle (évent de vapeur) à l’intérieur du cratère sommital, mais une fumerolle plus petite est visible sur le bord Nord-Est du cratère. La neige est jaune autour des deux fumerolles, où le soufre précipite sur la neige provenant du panache.

L’AVO continue de surveiller de près l’activité du mont Spurr pour détecter des signaux indiquant que le volcan se rapproche d’une éruption, en utilisant des stations sismiques, infrasons, webcams et GNSS locales ainsi que des réseaux régionaux de capteurs d’infrasons, de foudre et de données satellite. Sur la base des éruptions précédentes, des changements supplémentaires dans les tremblements de terre, la déformation du sol, le lac sommital et les fumerolles seraient attendus si le magma commençait à se rapprocher de la surface. Par conséquent, il est très probable que si une éruption devait se produire, elle serait précédée de signaux supplémentaires qui permettraient de donner un avertissement préalable.

Source : AVO

Photo : Haney, Matthew ( 05/2024)

Indonésie , Merapi :

RAPPORT D’ACTIVITÉ DU MERAPI , du 24 au 30 janvier 2025
Publié le 31 janvier 2025

RÉSULTAT D’OBSERVATION
Visuel
Le temps autour du mont Merapi est généralement ensoleillé le matin et le soir, tandis que pendant la journée et la nuit, il est brumeux. Une fumée blanche, d’épaisseur fine à épaisse, de pression faible à modérée et de 150 m de hauteur a été observée depuis le poste d’observation du mont Merapi de Kaliurang le 26 janvier 2025 à 06h40 WIB. Cette semaine, des avalanches de lave ont été observées 57 fois au Sud-Ouest (en amont de Kali Bebeng) jusqu’à un maximum de 1 800 m, 18 fois en amont de Kali Krasak jusqu’à un maximum de 1 800 m et 31 fois à l’Ouest (en amont de Kali Sat  /Putih) jusqu’à un maximum de 2 000 m. On a observé que la morphologie du dôme Sud-Ouest avait changé en raison de l’activité des coulées de lave. Pour le dôme central, aucun changement morphologique significatif n’a été observé. D’après l’analyse de photos aériennes datées du 4 janvier 2025, le volume du dôme Sud-Ouest a été mesuré à 3 505 900 m3. Le dôme Central, quant à lui, mesure 2 360 700 m3.

Sismicité :
Cette semaine, la sismicité du mont Merapi a enregistré
148 tremblements de terre multi-phases (MP),
1 086 tremblements de terre d’avalanches (RF),
10 Séisme tectonique (TT).
L’intensité des tremblements de terre cette semaine était plus faible que la semaine dernière.

Déformation
La déformation du mont Merapi surveillée à l’aide de l’EDM et du GPS cette semaine n’a montré aucun changement significatif.

Pluie et lahars
Cette semaine, il a plu au poste d’observation du mont Merapi avec l’intensité de précipitations la plus élevée de 140 mm/heure pendant 42 minutes au poste de Kaliurang le 24 janvier 2025. Il n’y a eu aucun rapport de débit supplémentaire et de lahars dans les rivières qui proviennent du mont Mérapi.

Conclusion
Sur la base des résultats des observations visuelles et instrumentales, il est conclu que :
L’activité volcanique du mont Merapi est encore assez élevée sous forme d’éruptions effusives. Le statut de l’activité est défini au niveau « SIAGA ».

Source : BPPTKG

Photo : Andi Volcanist.

Colombie , Nevado del Ruiz :

Manizales, le 28 janvier 2025, 18h00 .

Suite au suivi de l’activité du volcan Nevado del Ruiz, le Service géologique colombien (SGC), entité rattachée au ministère des Mines et de l’Énergie, rapporte que :

Au cours de la semaine du 21 au 27 janvier 2025, le volcan a continué à afficher un comportement instable. Par rapport à la semaine précédente, les principales variations des paramètres surveillés ont été :
– La sismicité liée à la dynamique des fluides dans les conduits volcaniques associée à une émission continue de cendres et à des signaux de longue durée a diminué et a présenté principalement des niveaux d’énergie faibles à parfois modérés. Contrairement à ces signaux sismiques, ceux associés à l’émission de cendres pulsatiles ont augmenté dans le nombre de tremblements de terre enregistrés et dans l’énergie sismique libérée, et ont montré des niveaux d’énergie variant entre faible et modéré, et parfois élevé. Grâce aux caméras (conventionnelles ou thermographiques) utilisées pour surveiller le volcan et aux rapports des responsables du Parc National Naturel de Los Nevados et des résidents des environs du volcan, les émissions de gaz et de cendres associées à certains de ces signaux sismiques ont été confirmées.
Des changements dans la température relative de la matière émise ont également été observés lors de plusieurs émissions de gaz et de cendres enregistrées.

– L’activité sismique associée aux processus de fracturation des roches à l’intérieur de l’édifice volcanique a augmenté dans le nombre de tremblements de terre enregistrés et a maintenu des niveaux similaires dans l’énergie sismique libérée. Les tremblements de terre étaient de magnitude inférieure à 1 (faible niveau d’énergie) et étaient localisés dans le cratère Arenas et dans les secteurs Nord-Ouest, Nord-Est, Est, Sud-Est et Sud-Sud-Ouest du volcan, à des distances allant jusqu’à 10 km du cratère avec une prédominance de distances inférieures à 6 km du cratère Arenas. La profondeur des tremblements de terre variait de moins de 1 km jusqu’à 8 km du sommet du volcan.

Au cours de cette semaine, une activité sismique a également été enregistrée en relation avec le dôme de lave (protubérance ou monticule) situé au fond du cratère. Les niveaux d’énergie de cette sismicité étaient faibles.
– L’émission de vapeur d’eau et de gaz, principalement de dioxyde de soufre (SO₂) dans l’atmosphère depuis le cratère Arenas, a montré des variations, cependant, les taux de dégazage de SO₂ étaient similaires à ceux enregistrés la semaine précédente. La surveillance par satellite, réalisée de manière complémentaire pour évaluer ce paramètre, a montré des rejets importants de SO₂.
– La hauteur maximale de la colonne de gaz et de cendres était de 1300 m verticalement et de 2600 m en dispersion. Ces valeurs ont été mesurées au sommet du volcan lors de l’émission pulsatile de cendres enregistrée le 22 janvier à 09h07 . En raison des bonnes conditions atmosphériques, la colonne de gaz et de cendres associée à cette émission a été observée dans plusieurs secteurs des municipalités situées au Nord-Est et à l’Est du volcan. Quant à la direction de dispersion de la colonne, elle présentait une tendance prédominant vers l’Ouest et le Nord-Ouest du volcan. En raison de la persistance des vents dans cette direction et de leurs vitesses élevées, le matériel émis lors des émissions de cendres enregistrées au cours de la semaine, ainsi que le matériel produit par les processus de remobilisation dans la zone volcanique, ont été dispersés provoquant la chute de cendres dans la municipalités de Manizales, Villamaría et Neira, dans le département de Caldas. Les signaux sismiques du 22 janvier à 09h50 et du 26 janvier à 11h37 se distinguent car ils sont associés à certaines des chutes de cendres les plus importantes qui ont affecté ces municipalités au cours de la semaine.
– Lors de la surveillance des anomalies thermiques au fond du cratère Arenas, à l’aide de plates-formes de surveillance par satellite, certains rapports d’anomalies avec des niveaux d’énergie faibles à modérés ont été obtenus.

Source : SGC.

Photo : Álex Palacio ( 2022 )

Guatemala , Santiaguito :

Conditions météo : Temps clair
Vent : d’ouest
Précipitations : 0,0 mm.

Activité:
Un dégazage est observé au-dessus du cratère. Des explosions faibles à modérées ont été enregistrées, éjectant des colonnes de gaz et de cendres qui ont atteint jusqu’à 900 mètres de hauteur au-dessus du cratère et se sont dispersées vers le Sud-Ouest et l’Ouest. La nuit et tôt le matin, une incandescence a été observée dans le cratère du dôme Caliente et dans la partie supérieure de la coulée de lave dans une direction Ouest-Sud-Ouest. Des avalanches de blocs faibles, modérées et quelques fortes sont enregistrées sur la coulée de lave, sur le flanc Sud et sur le flanc Sud-Est. En raison de la direction du vent, de fines chutes de cendres sont attendues sur les fermes proches de l’Ouest et du Nord-Ouest du dôme de Caliente. La possibilité de coulées de blocs et de cendres modérées à fortes, ainsi que de coulées pyroclastiques sur de longues distances dans différentes directions, n’est pas exclue, par conséquent, il ne faut pas rester à proximité ou dans les lits des rivières proches des pentes du volcan.

Le volcan actif Santiaguito au Guatemala, avec écran partagé et prises de vue par drone (Dr Riccardo Civico), à la fois dans le visible et avec caméra thermique.

La colonne éruptive s’élevant de la zone du cratère sommital, après l’explosion, dépasse certainement un demi-kilomètre et nous savons par les bulletins de l’INSIVUMEH que les hauteurs maximales de la colonne de gaz et de cendres au mois de janvier 2025 ont atteint 1,2 km. Les explosions se produisent à partir de fractures annulaires présentes le long du bord du cratère.
Comme déjà signalé dans le post de la semaine dernière, à l’intérieur du cratère il y a un dôme de lave, mais en fait l’histoire éruptive du volcan nous dit que nous sommes face à un complexe de dômes de lave dacitiques (La Mitad, El Monje, Le Brujo, Le Caliente. Ces dômes sont actifs depuis 1922 à l’intérieur du cratère formé sur le flanc Sud-Ouest du volcan Santa Maria, lors de l’éruption de 1902. Le plus récent des quatre évents qui se sont développés depuis lors est précisément « El Caliente » et est celui visible dans les images, très actives surtout depuis 2016, avec la formation de fréquentes « avalanches de blocs » le long des flancs du volcan, voire quotidiennes et multidirectionnelles. La caméra thermique met clairement en évidence le matériel pyroclastique le long des pentes du volcan et les coulées en blocs qui poussent vers le bas depuis les bords d’El Caliente. Des coulées pyroclastiques peuvent également se développer à partir d’explosions à plus haute énergie. Au Guatemala, pendant la saison des pluies, les lahars sont également fréquents.
Le groupe de chercheurs de l’Institut national de géophysique et de volcanologie INGV qui effectue les dernières mesures dans le cadre du projet/expérience BACIO-DYNAMO, continue de signaler une fréquence d’explosions variant entre 7-8 minutes et une heure. Même dans les derniers jours de surveillance du volcan, les vitesses de sortie des fragments pyroclastiques se confirment inférieures à celles des explosions de magma basaltique.

Sources : Insivumeh, INGV .

Photo : INGV / Dr. Riccardo Civico.

Costa Rica , Rincon de la Vieja :

Latitude: 10.83°N;
Longitude : 85,34°O ;
Altitude : 1916 m.s.n.m.
Niveau d’activité actuel : Avertissement

L’activité éruptive reste faible avec une petite éruption survenue le 27 janvier. De plus, une expiration de faible énergie riche en vapeur d’eau, en aérosols et en gaz volcaniques a été enregistrée le 23 janvier. Le tremor sismique de fond reste de faible amplitude par rapport aux deux dernières semaines. La gamme de fréquence dominante de ce tremor est observée entre 4 et 6,5 Hz.

L’apparition de signaux de type « tornillos » à longue période se poursuit. La fréquence dominante des « tornillos » montre une légère tendance à la baisse ces dernières semaines. Un tremblement de terre volcano-tectonique est enregistré à proximité du cratère. Les observations géodésiques montrent une stabilité à la base et au sommet. Au cours de la semaine dernière, le flux moyen de SO2 était de 286 ± 138 t/j, légèrement inférieur à celui de la semaine précédente 363 ± 153 t/j. La station MultiGAS enregistre de faibles concentrations de gaz. Les instruments OMI du satellite SENTINEL n’ont pas détecté de SO2 dans l’atmosphère depuis le 26 décembre 2024.

Source et photo : Ovsicori.