20 Juillet 2023.
La Réunion : Piton de la Fournaise
Communiqué de l’ Institut de physique du globe de Paris ,Observatoire volcanologique du Piton de la Fournaise , 19 Juillet 2023 – 11h40 – 07h40 UTC
Éruption en cours
L’éruption débutée le 02 Juillet 2023, aux alentours de 08h30 heure locale se poursuit. L’amplitude du trémor volcanique (indicateur d’une émission de lave et de gaz en surface) est toujours fluctuante au cours du temps à l’échelle de quelques dizaines de minutes, avec des phases de trémor continue et des phases de trémor intermittent. L’amplitude du trémor reste néanmoins faible par rapport au début d’éruption .
Les fluctuations observées dans le trémor se traduisent au niveau du site éruptif pas des variations d’intensité dans l’activité, avec des projections de fontaines de lave au niveau du cône éruptif plus ou moins intenses .
Avec la faible activité de surface, la morphologie du cône volcanique actif – situé au Sud-Est de l’Enclos Fouqué à 1720 m d’altitude – n’évolue guère .
L’écoulement de la lave s’effectue maintenant principalement en tunnel de lave à proximité immédiate du cône. Ce matin aucune coulée n’était visible en surface à proximité immédiate du cône .
Actuellement la croissance du champ de lave se fait essentiellement par élargissement et épaississement à proximité du cône éruptif au niveau des réseaux de tunnel de lave.
Au cours de la nuit dernière, les coulées actives se situaient à des altitudes supérieures à 1400 m dans la partie haute des Grandes Pentes .
Une faible inflation de la zone sommitale est enregistrée depuis 5 jours, indiquant une re-pressurisation du système d’alimentation du volcan avec possiblement le transfert de magma profond vers ce dernier.
Dans le même temps, les stations NOVAC de l’OVPF-IPGP situées en bordure de l’Enclos Fouqué enregistrent une augmentation des flux de SO2 dans l’air.
L’activité sismique enregistrée sous la zone sommitale reste faible. Ainsi sur les dernières 24h, aucun séisme volcano-tectonique superficiel n’a été enregistré. Cette faible activité sismique entraine une diminution du risque d’apparition d’une nouvelle fissure et/ou d’effondrement dans le cratère, mais ne permet pas pour autant de l’exclure.
Niveau d’alerte : Alerte 2-1 (éruption dans l’Enclos sans menace particulière pour la sécurité́ des personnes, des biens ou de l’environnement) .
Source : OVPF
Photo : Volcanoexplorer.re Tunnels de lave Réunion/ Vincent Cheville.
Alaska , Cleveland :
Avis d’activité volcanique AVO/USGS
Niveau d’alerte volcanique actuel : AVIS
Niveau d’alerte volcanique précédent : NON ASSIGNÉ
Code couleur actuel de l’aviation : JAUNE
Code couleur aviation précédent : NON ASSIGNÉ
Émis : mercredi 19 juillet 2023, 12 h 18 AKDT
Source : Observatoire du volcan d’Alaska
Numéro d’avis : 2023/A1094
Emplacement : N 52° 49 min O 169° 56 min
Altitude: 5676 pieds (1730 m)
Zone : Aléoutiennes.
Résumé de l’activité volcanique :
Il y a eu une augmentation du nombre de tremblements de terre observés près du volcan Cleveland au cours de la semaine dernière. De nombreux tremblements de terre ont été détectés et 37 d’entre eux étaient suffisamment importants pour être localisés par le réseau sismique local. La plupart des tremblements de terre du début de la semaine se sont situés dans les parties moyennes à peu profondes de la croûte terrestre, à moins de 11 miles (18 km) sous la surface, tandis que les tremblements de terre plus récents ont été localisés à des profondeurs moins profondes, à moins de 4 miles (6 km) sous la surface. Ces tremblements de terre sont petits (inférieurs à la magnitude 2), mais la fréquence des événements est inhabituelle pour le Cleveland. Ces données ainsi que les observations par satellite des températures de surface élevées au niveau du cratère sommital et des émissions de gaz continues suggèrent une probabilité accrue d’une future éruption. En réponse, l’Observatoire des volcans de l’Alaska augmente le code de couleur de l’aviation à JAUNE et le niveau d’alerte du volcan à AVIS.
La dernière activité éruptive au volcan Cleveland a été une explosion de courte durée dans la soirée du 1er juin 2020. Malgré la pause actuelle, la période éruptive à Cleveland, datant de 2001, reste en cours et de futures explosions sont probables. Celles-ci se sont produites sans avertissement et génèrent généralement de petits nuages de cendres volcaniques qui constituent un danger à proximité immédiate du volcan, bien que des émissions de cendres plus importantes soient possibles.
Le volcan Cleveland est actuellement surveillé avec un réseau sismique en temps réel à cinq stations. D’après les événements passés, des éruptions explosives de Cleveland peuvent se produire avec peu ou pas d’avertissement. La détection rapide d’une éruption produisant des cendres peut être possible en utilisant une combinaison de données sismiques, infrasonores, de foudre et satellitaires.
Remarques:
Le volcan Cleveland forme la partie Ouest de l’île de Chuginadak, une île isolée et inhabitée du Centre-Est des Aléoutiennes. Le volcan est situé à environ 45 miles (75 km) à l’Ouest de la communauté de Nikolski et à 940 miles (1500 km) au Sud-Ouest d’Anchorage. La période d’éruption la plus récente a commencé en février 2001 et a produit 3 événements explosifs qui ont généré des nuages de cendres atteignant 11,8 km au-dessus du niveau de la mer. L’éruption de 2001 a également produit une coulée de lave et une avalanche de nuages chauds qui a atteint la mer. Depuis lors, le Cleveland a été actif par intermittence en produisant de petites coulées de lave, souvent suivies d’explosions qui génèrent de petits nuages de cendres généralement en dessous de 20 000 pieds (6 km) au-dessus du niveau de la mer. Ces explosions projettent également des débris sur les pentes du cône produisant des avalanches pyroclastiques chaudes et des lahars qui atteignent parfois le littoral.
Source : AVO.
Photos : Herstand, Malcolm / Alaska Volcano Observatory / Alaska Division of Geological & Geophysical Surveys , Loewen, Matt / Alaska Volcano Observatory / U.S. Geological Survey
Nouvelle Zélande , White Island :
Des émissions mineures de vapeur et de gaz continuent sur Whakaari/White Island. jeu. 20 juil. 2023 , 11:45 .
D’après les observations du mois dernier, l’activité sur Whakaari/White Island a été limitée à des émissions mineures de vapeur et de gaz. Il n’y a eu aucun changement significatif dans la zone active du cratère. Le niveau d’alerte volcanique reste à 2
Les observations des vols de surveillance et de mesures de gaz les plus récents montrent que le panache de vapeur et de gaz continue de provenir des mêmes emplacements d’évent que ceux observés précédemment, avec des taux de décharge dans une plage similaire. Les vues de la webcam de Whakatane montrent que des conditions similaires prévalent sur Whakaari/White Island. Il n’y a eu aucune preuve d’émission de cendres ou d’activité éruptive de ces évents.
Les taux d’émission de gaz et les rejets de vapeur sont faibles et correspondent globalement aux observations précédentes cette année. Les mesures des vols de surveillance réguliers ont enregistré une baisse des températures des plus grands évents. En mars, les températures étaient supérieures à 240 °C, tandis que les dernières ne sont que de 120 °C.
Suite à la panne de nos deux derniers sites de surveillance sur l’île, nous n’avons plus de capacité de surveillance sur l’île. Nous continuons à effectuer des vols réguliers d’observation et de mesure de gaz pour surveiller l’état de l’île. Nous obtenons des données satellitaires sur la déformation du sol environ tous les 10 jours, ce qui nous permet d’observer les tendances de déformation du sol. Celles-ci sont complétées par des mesures quotidiennes des émissions de dioxyde de soufre (SO2) par satellite, bien que cette technique ne soit pas aussi sensible que nos vols de mesure de gaz. Aucune de ces techniques satellitaires n’a détecté de changements significatifs dans l’activité globale du volcan au cours des derniers mois.
Le niveau d’alerte volcanique reste au niveau 2 (troubles modérés à intensifiés) et le code de couleur de l’aviation reste au jaune, reconnaissant le niveau d’activité actuel, mais continuant également à prendre en compte le plus grand niveau d’incertitude dans notre interprétation en raison du manque actuel de cohérence des données utiles en temps réel.
Si le temps le permet, nous continuerons à effectuer des mesures de gaz et des vols d’observation au-dessus de l’île jusqu’à ce que nous puissions entretenir notre équipement et nos alimentations électriques sur l’île.
Source : Geonet / Steven Sherburn, Volcanologue de service .
Photos : Geonet , BJ_Scott / Geonet.
Sulawesi , Lokon – Empung :
Rapports sur le niveau d’activité accru sur le G. Lokon , du niveau II (WASPADA) au niveau III (SIAGA)
Observation visuelle
Les conditions visuelles pour la période du 1er au 16 juillet 2023 pour le volcan Lokon (15 579 m d’altitude) étaient généralement ensoleillées à pluvieuses, les précipitations ont mesuré 125 mm pendant 16 jours. La fumée issue du cratère est blanche avec une intensité faible à épaisse, à environ 25-350 mètres de haut au-dessus du sommet.
Observation instrumentale
La sismicité au cours de la période juin 2023 a enregistré ;
171 tremblements de terre d’émissions,
8 tremors non harmoniques,
225 tremblements de terre volcaniques peu profonds,
15 séismes volcaniques profonds,
1 séisme tectonique local
69 tremblements de terre tectoniques lointains
7 Tremors continus avec une amplitude de 0,1 à 25 mm, valeur dominante de 5 mm.
La sismicité pour la période du 1er au 16 juillet 2023 a enregistré ;
50 tremblements de terre d’émissions,
7 tremors non harmonique,
151 tremblements de terre volcaniques peu profonds,
12 séismes volcaniques profonds,
33 tremblements de terre tectoniques lointains
6 Tremors continus avec une amplitude de 0,5-4 mm, valeur dominante de 0,5 mm.
Le 17 juillet 2023 à 12h00 WITA, un signal de tremor/essaim a été observé avec une amplitude maximale de 16 mm.
Évaluation
La sismicité de G. Lokon est dominée par les tremblements de terre volcaniques peu profonds (VB) et les tremblements de terre d’émissions. À en juger par les données sismiques enregistrées, il y a eu tendance à une augmentation significative depuis le 13 juin 2023 à 18h50 WITA, où des tremors ont commencé à être détectés avec une amplitude maximale de 28 mm et une durée de 7200 secondes. Le nombre de tremblements de terre jusqu’au 16 juillet 2023 est encore plus élevé qu’avant le 20 juin 2023. D’après ces données, il est clair qu’il y a eu une augmentation de l’activité volcanique à la surface après l’enregistrement du signal de Tremor.
La menace de danger pour l’instant est la survenue d’éruptions phréatiques à magmatiques avec ou sans être suivies d’un flux soudain de nuages chauds d’éruption. La saison des pluies est toujours en cours autour du mont Lokon.
Source : PVMBG.
Photo : Paul S.
Islande , Litli Hrútur :
Selon l’Institut des sciences de la Terre, la lave continue d’être émise depuis l’évent principal de Litli Hrútur et se déplace vers le Sud et le Sud-Ouest. Le 14 juillet, le bord avancé de la coulée s’est connecté au champ de lave de 2021 dans la partie Nord-Est de Meradalir. L’évent principal était allongé et mesurait environ 22 m de haut le 15 juillet. Du 13 au 17 juillet, le débit de lave était estimé à 12,7 mètres cubes par seconde et, le 18 juillet, le volume total d’éruption était d’environ 8,4 millions de mètres cubes. Le débit avançait en moyenne de 300 à 400 m par jour, même si la distance était très variable. Les épaisseurs d’écoulement étaient en moyenne de 10 m, bien que certaines zones aient atteint 20 m.
Vers 23 h 30, le 18 juillet, la lave a rempli le cône principal et s’est parfois déversée sur les flancs. Une brèche , haut sur le bord Nord-Ouest s’est produite vers 02h51 le 19 juillet et de la lave a coulé sur le flanc Nord-Oues. Des éclaboussures ont été éjectées au-delà du bord du cratère. Vers 02 h 59, une fontaine de lave a commencé et la lave a coulé sur de courtes distances vers l’Est. Vers 04 h 12, des sections de la paroi Nord-Ouest du cône se sont effondrées, drainant le cratère et envoyant des coulées de lave au Nord et à l’Ouest. Les pompiers travaillaient pour contrôler les incendies de végétation brûlée par la lave.
Sources : Almannavarnadeild ríkislögreglustjóra (Commissaire national de la police islandaise et Département de la protection civile et de la gestion des urgences), Institut des sciences de la Terre , GVP.
Photo :mbl.is/Árni Sæberg
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