09 Janvier 2025 .

Japon , Sakurajima :

L’Agence météorologique japonaise (JMA) a signalé une activité éruptive en cours dans le cratère Minamidake (volcan Sakurajima , caldeira d’Aira) du 30 décembre 2024 au 6 janvier 2025. L’incandescence nocturne du cratère était visible sur les images de la webcam. Les événements éruptifs survenus à 13h17 et 20h29 le 31 décembre, à 06h58 et 14h43 le 1er janvier, à 13h35 et 22h24 le 2 janvier et à 10h02 et 10h45 le 5 janvier ont produit des panaches de cendres qui se sont élevés de 1 à 1,4 km au-dessus du bord du cratère et ont dérivé vers le Nord-Est, l’Est et le Sud -Est. Les explosions survenues le 31 décembre à 13h17 et 20h29, le 3 janvier à 03h48, le 4 janvier à 01h25 et le 5 janvier à 10h02 et 10h45 ont produit des panaches de cendres qui se sont élevés de 0,5 à 1,5 km au-dessus du bord du cratère et ont dérivé vers le Sud et le Sud-Est. Toutes les explosions, à l’exception de celle de 14h51 le 6 janvier, ont éjecté de gros blocs à 300-900 m du bord du cratère. Le niveau d’alerte est resté à 3 (sur une échelle de 5 niveaux) et le public a été averti de rester à 1 km des deux cratères.

La caldeira d’Aira, dans la moitié Nord de la baie de Kagoshima, contient le volcan Sakurajima post-caldeira, l’un des plus actifs du Japon. L’éruption de la volumineuse coulée pyroclastique d’Ito a accompagné la formation de la caldeira de 17 x 23 km il y a environ 22 000 ans. La plus petite caldeira de Wakamiko s’est formée au début de l’Holocène dans le coin Nord-Est de la caldeira, avec plusieurs cônes post-caldeira. La construction du Sakurajima a commencé il y a environ 13 000 ans sur la rive Sud et a donné naissance à une île qui a été reliée à la péninsule d’Osumi lors de l’éruption explosive et effusive majeure de 1914. L’activité au cône sommital de Kitadake a pris fin il y a environ 4 850 ans, après quoi les éruptions ont duré lieu depuis le cratère Minamidake. De fréquentes éruptions depuis le VIIIe siècle ont déposé des cendres sur la ville de Kagoshima, située de l’autre côté de la baie de Kagoshima, à seulement 8 km du sommet. La plus grande éruption enregistrée a eu lieu entre 1471 et 1476.

Sources : Agence météorologique japonaise (JMA) , GVP.

Photo : Alex Terry.

Ethiopie , Fentale :

Les données de sismicité et de déformation acquises à partir d’images radar satellite ont indiqué qu’une intrusion magmatique a commencé fin septembre 2024 dans la région d’Afar entre la caldeira de Fentale et le volcan Dofen. Les interférogrammes, qui montrent un mouvement terrestre vers le haut et vers le bas à l’aide de données radar satellite séquencées, ont indiqué qu’une intrusion magmatique alignée le long de la partie centrale au Nord d’un axe reliant ces deux endroits a commencé fin septembre 2024, selon le Centre britannique d’observation et de modélisation des tremblements de terre, des volcans et de la tectonique (COMET). De nombreux tremblements de terre ressentis de magnitude 4 et plus étaient associés à l’intrusion. Les données du 18 octobre ont indiqué que l’intrusion avait ralenti ou s’était arrêtée. Une deuxième phase de l’intrusion s’est produite fin 2024. Un interférogramme traité et interprété par le groupe Universitas Insan Pembangunan Indonesia (UNIPI) en soutien à l’Université d’Addis-Abeba a montré un mouvement de sol très clair (plus de 40 cm de soulèvement) sur presque tout l’axe de Fentale à Dofen du 17 au 29 décembre.

Photo aérienne verticale du complexe volcanique quaternaire de Fentale, situé le long de la principale zone de rift éthiopienne, qui présente une caldeira sommitale proéminente et des coulées de lave le long de ses flancs. La caldeira de 3 x 4 km avec des parois abruptes atteignant jusqu’à 500 m de haut est allongée perpendiculairement à la direction des fissures régionales du rift éthiopien. Notez la récente coulée de lave obsidienne rhyolitique au Nord-Est (en haut à droite) marquée par des crêtes de coulée incurvées. La coulée de lave sombre sur le sol de la caldeira a été émise en 1820.

La sismicité a continué d’être élevée dans la région au moins jusqu’au 4 janvier et était probablement associée à l’intrusion selon l’Institut géologique éthiopien. Un M 5 le 29 décembre situé près d’Awash Fentale a provoqué l’effondrement de plus de 30 maisons et des fissures dans les routes et le sol dans les districts de Dulecha et d’Awash Fentale. Le 3 janvier, des images d’une activité accrue dans une zone géothermique près de Dofen ont été rapportées par des sources d’information. La vidéo montrait de l’eau, des sédiments et des roches éjectés vigoureusement au-dessus des évents ; l’activité n’était pas d’origine volcanique bien qu’elle ait accru les craintes des résidents quant à son lien avec l’intrusion et une éventuelle activité volcanique. Au moins 10 tremblements de terre ont été enregistrés les 3 et 4 janvier, le plus important, de M 5,8, s’étant produit le 4 janvier. L’Institut géologique éthiopien a indiqué que des milliers de personnes avaient été évacuées vers d’autres zones de la région.

Sources : Washington Post, Centre britannique d’observation et de modélisation des tremblements de terre, des volcans et de la tectonique (COMET), Carolina Pagli, Università di Pisa, Crisis 24, Commission éthiopienne de gestion des risques de catastrophe (EDRMC), Institut géologique éthiopien, VOA News , GVP.

Photo : Imperial Highway Authority of Ethiopia (published in Green and Short, 1971).

Indonésie , Ibu :

Une éruption du mont Ibu s’est produite le mercredi 8 janvier 2025, à 20h25 WIT avec une hauteur de colonne de cendres observée de ± 800 m au-dessus du pic (± 2125 m au-dessus du niveau de la mer). La colonne de cendres était de couleur grise avec une intensité modérée à épaisse , orientée vers le Nord-Est et l’Est. Cette éruption a été enregistrée sur un sismographe avec une amplitude maximale de 28 mm et une durée de 60 secondes.

Observation de la sismicité :
20 séismes d’éruptions /explosions avec une amplitude de 21 à 28 mm et une durée de 50 à 90 secondes.
29 séisme d’émissions avec une amplitude de 2 à 19 mm et une durée de 21 à 54 secondes.
5 tremors harmoniques avec une amplitude de 2 à 10 mm et une durée de tremblement de terre de 30 à 255 secondes.
91 séismes volcaniques peu profonds avec une amplitude de 2 à 10 mm et une durée de 4 à 19 secondes.
1 tremblement de terre tectonique local d’une amplitude de 28 mm, et une durée de tremblement de terre de 75 secondes.
3 séismes tectoniques lointains avec des amplitudes de 2 à 28 mm, et durée du séisme de 41 à 92 secondes.

Recommandation
1. Les communautés autour du mont Ibu et les visiteurs/touristes ne doivent pas mener d’activités dans un rayon de 4 km , avec une extension sectorielle de 5,5 km vers l’ouverture du cratère dans la partie Nord du cratère actif du mont Ibu.
2. En cas de pluie de cendres, il est conseillé aux personnes actives à l’extérieur de la maison d’utiliser une protection du nez, de la bouche (masque) et des yeux (lunettes).

Source et photo : Magma Indonésie.

Chili , Puyehue-Cordon Caulle :

Sismologie
L’activité sismologique de la période a été caractérisée par l’enregistrement de :
310 événements sismiques de type VT, associés à la fracturation rocheuse (Volcano-Tectonique). Le tremblement de terre le plus énergétique avait une valeur de magnitude locale (ML) égale à 2,1, situé à 2,0 km au Nord-Nord-Est du bâtiment volcanique, à une profondeur de 2,8 km par rapport au centre d’émission de l’année 2011.
29 événements sismiques de type LP, associés à la dynamique des fluides au sein du système volcanique (Longue Période). La taille du plus grand tremblement de terre estimée à partir du paramètre de déplacement réduit (DR) était égale à 12 cm2.

Géochimie des fluides
Aucune anomalie dans les émissions de dioxyde de soufre (SO2) dans l’atmosphère n’a été signalée dans la zone proche du complexe volcanique, selon les données publiées par le Tropospheric Monitoring Instrument (TROPOMI) et le Ozone Monitoring Instrument (OMI) Sulfur Dioxide Group.

Anomalies thermiques par les satellites
Au cours de la période, aucune alerte thermique n’a été enregistrée dans la zone associée au complexe volcanique, selon le traitement analytique des images satellite Sentinel 2-L2A, en combinaison avec bandes de fausses couleurs.

Géodésie
D’après les données obtenues grâce au réseau GNSS, on observe que le processus de soulèvement se poursuit avec des taux de soulèvement vertical atteignant un maximum de 1,2 cm/mois.
Les données radar satellite de Sentinel 1A montrent la déformation de la zone sans changements significatifs au cours du mois dernier. Un déplacement moyen de 0,9 cm/mois est estimé pour la dernière période, en accord avec ce qui a été observé à travers le réseau d’équipements GNSS.

Caméras de surveillance
Les images des caméras de surveillance installées à proximité du complexe volcanique n’ont pas enregistré de colonnes de dégazage ni de variations liées à l’activité de surface.

Analyse géomorphologique par satellite
D’après le traitement des images satellites SkySat Collect (25-12-2024), Planet Scope et Pléiades, aucun changement morphologique attribuable à l’activité volcanique basale n’est identifié .

En évaluant les données du réseau géodésique et de l’InSAR, le processus de déformation inflationniste se poursuit à des rythmes similaires à ceux observés ces derniers mois. La sismicité maintient la présence sporadique d’événements d’ampleur notable, une situation perçue depuis le milieu de l’année dernière. D’autres caractéristiques volcaniques de surface évaluées par télédétection restent absentes.

En conclusion, la continuité de la déformation et la présence d’activité sismique permettent de maintenir l’alerte volcanique technique en :
ALERTE TECHNIQUE JAUNE : Changements dans le comportement de l’activité volcanique

Source : Sernageomin

Photo : Sergio Osses

Philippines , Kanlaon :

L’Institut philippin de volcanologie et de sismologie (PHIVOLCS) a signalé une activité éruptive continue sur le Kanlaon du 31 décembre 2024 au 6 janvier 2025. Le réseau sismique a enregistré 23 à 45 tremblements de terre volcaniques quotidiens qui, du 31 décembre au 2 janvier et le 4 janvier, comprenaient 3 à 12 périodes de tremor volcanique d’une durée de quatre minutes à quatre heures et 42 minutes. Les émissions quotidiennes de dioxyde de soufre ont varié de 3 406 à 5 840 tonnes par jour. Il y a eu 5 à 8 périodes quotidiennes d’émissions de cendres du 31 décembre au 2 janvier, chacune d’une durée aussi courte que cinq minutes à quatre heures et 24 minutes. Les émissions étaient volumineuses, s’élevant de 300 à 400 m au-dessus du sommet et dérivant vers l’Ouest et le Nord-Ouest. Une émission de cendres d’une durée d’une heure et 51 minutes le 4 janvier a produit des panaches volumineux qui s’élevaient à 500 m au-dessus du sommet et dérivaient vers le Sud-Ouest. Les 3 et 5-6 janvier, des panaches de gaz et de vapeur, parfois volumineux et continus, se sont élevés jusqu’à 1,4 km au-dessus du sommet et ont dérivé vers le Nord-Ouest, l’Ouest et le Sud-Ouest.

L’éruption a continué d’avoir des répercussions sur les habitants. Le rapport du Conseil national de réduction et de gestion des risques de catastrophes (NDRRMC) publié à 08h00 le 7 janvier indiquait que 13 246 personnes (4 070 familles) étaient réparties dans 34 centres d’évacuation et que 7 458 autres personnes (2 351 familles) séjournaient ailleurs. Le rapport indiquait également que 34 villes étaient en « état de calamité », que les emplois continuaient d’être affectés et que certains cours restaient suspendus. Le niveau d’alerte est resté à 3 (sur une échelle de 0 à 5) ; le public a été averti de rester à 6 km du sommet et les pilotes ont été avertis de ne pas voler à proximité du volcan.

Sources : Institut philippin de volcanologie et de sismologie (PHIVOLCS), Conseil national de réduction et de gestion des risques de catastrophes (NDRRMC) , GVP.

Photo : Capture d’écran 12/2024