21 Juillet 2023.
Alaska , Shishaldin :
54°45’19 » N 163°58’16 » O,
Altitude du sommet :9373 pi (2857 m)
Niveau d’alerte volcanique actuel : SURVEILLANCE
Code couleur actuel de l’aviation : ORANGE
La lave a continué à être émise du cratère sommital du Shishaldin au cours de la dernière journée. Cette activité s’est reflétée dans les observations par satellite de températures de surface fortement élevées au sommet. La sismicité est actuellement faible. Des émissions de faible niveau près du cratère sommital peuvent se produire avec l’activité actuelle, et des explosions plus importantes du Shishaldin peuvent se produire avec peu d’avertissement.
Des images satellite haute résolution de la mi-journée d’hier documentent les dépôts de la période d’activité accrue plus tôt dans la matinée. Les dépôts de cendres ont suivi le Sud-Ouest de l’évent et des dépôts pyroclastiques sur les flancs Nord, Est et Sud. Les dépôts pyroclastiques de l’éruption à ce jour se sont étendus jusqu’à 3 km de l’évent. Les coulées de boue déclenchées par l’éruption se sont étendues plus loin sur les flancs.
Le Shishaldin est surveillé par des capteurs sismiques et infrasonores locaux, des caméras Web et un réseau géodésique télémesuré. Le réseau de surveillance local est partiellement endommagé, c’est pourquoi l’AVO utilise également des réseaux géophysiques à proximité, des données satellitaires et des données régionales de capteurs d’infrasons et de foudre.
Source : AVO.
Photo : Nick Enloe via Sherine France.
Islande , Litli Hrútur :
Dernières nouvelles sur l’éruption volcanique sur la péninsule de Reykjanes
Mise à jour du 20 juillet 2023
Une carte des risques mise à jour a été préparée pour le site d’éruption de Litli-Hrútur. La nouvelle carte montre l’emplacement révisé de l’intrusion du dyke entre le 4 et le 10 juillet 2023, sur la base à la fois d’une nouvelle modélisation de déformation et de relocalisations sismiques. L’intrusion du dyke qui a été mise en place avant le début de l’éruption s’étend de Keilir au Nord à Meradalahnúkar au Sud.
Le Met Office islandais rencontre les SST chaque jour à 9 heures du matin pour une mise à jour et un aperçu de l’activité en cours. Des indications et informations sur les aléas et les prévisions sont fournies régulièrement lors de ces réunions en appui aux opérations sur le terrain.
Nous tenons à rappeler à toute personne visitant ou accédant au site de l’éruption, que cette éruption continue de présenter des risques importants qui peuvent évoluer et/ou se produire avec très peu ou pas de temps d’avertissement.
Débit de lave comparable à ceux mesurés lors des éruptions précédentes
L’activité se concentre désormais sur un seul cratère. Tôt le matin du 19, un effondrement partiel du cratère principal a provoqué une importante et soudaine libération de lave du côté Ouest. L’événement a été précédé d’une augmentation du tremor d’éruption qui a duré environ 5 heures suivie d’une chute soudaine. Quelques heures après l’événement, la lave a recommencé à couler vers le Sud, suivant l’inclinaison du terrain.
Le débit moyen de lave entre le 17 et le 18 juillet est estimé à environ 8,7m3/ selon les dernières données publiées à l’Université d’Islande. Ce taux est bien comparable à ceux mesurés lors des précédentes éruptions à Fagradalsfjall. Au 18 juillet, la superficie du nouveau champ de lave a été déterminée à 0,92 km2 et le volume de lave en éruption à environ 9 millions de mètres cubes.
Un panache de gaz volcanique s’élève du cratère principal et des caméras calibrées estiment sa hauteur entre 1 et 2 km au-dessus du niveau de la mer. Le flux de SO2 a été similaire aux éruptions précédentes montrant des fluctuations dans une plage de 30 à 130 kg/s selon les mesures DOAS. Les feux de végétation et de mousse continuent dans la région, mais les pompiers ont réussi à éteindre la plupart d’entre eux.
Source : IMO
Photos : 80 Jours voyages / S Chermette.
Papouasie Nouvelle Guinée , Bagana :
Une éruption explosive sur le Bagana le 15 juillet était similaire à celle qui s’est produite le 7 juillet. Selon le VAAC de Darwin, une éruption vers 8 h 30 le 15 juillet a produit un panache de cendres qui s’est élevé à 16,5 km (54 000 pieds) au-dessus du niveau de la mer et dérivé vers le Nord sur la base des images satellites. Le panache était visible, continuant à dériver vers le Nord sur une image de 19h00 mais s’était dissipé vers 21h50. Des rapports au sol indiquaient que des coulées pyroclastiques s’étaient produites à proximité du volcan; de petits dépôts confinés à une ravine ont été inspectés par le RVO lors d’un survol le 17 juillet et ont été confirmés comme provenant de l’événement du 7 juillet. Le gouvernement autonome de Bougainville (ABG) a publié une déclaration le 17 juillet notant les impacts importants des chutes de cendres dans les communautés locales. Selon le Centre national des catastrophes, les chutes de cendres du premier événement ont duré jusqu’au 10 juillet ; une éruption a également été signalée par le RVO le 14 juillet.
Les chutes de cendres (probablement des événements des 7 et 15 juillet) ont touché environ 8 111 personnes à Torokina, au Sud de Bougainville, y compris Tsito/Vuakovi, Gotana (9 km Sud-Ouest), Koromaketo, Kenaia, Longkogari, Kenbaki, Piva (13 km Sud-Ouest) et Atsinima (27 km Ouest-Nord-Ouest) et dans le district de Tsitovi selon ABG. Des chutes de cendres importantes ont également été signalées à Ruruvu (22 km au Nord) dans le district de Wakunai au centre de Bougainville. Le niveau d’alerte était au stade 3 (le troisième niveau sur une échelle à quatre niveaux), confirmé par le RVO la veille au soir. Une évacuation a été appelée pour les villages de Wakunai, où de fortes chutes de cendres avaient contaminé les sources d’eau; les communautés de Ruruvu, Togarau, Kakarapaia, Karauturi, Atao et Kuritaturi ont été invitées à évacuer vers un centre de secours au poste de district de Wakunai dans les 24 heures. Les communautés de Torokina, la plus proche de Bagana, devaient immédiatement évacuer vers le poste du district de Piva.
Sources : Gouvernement autonome de Bougainville, Observatoire du volcan de Rabaul (RVO), Darwin Volcanic Ash Advisory Center (VAAC), Papouasie-Nouvelle-Guinée National Disaster Center, GVP.
Photo : CD. Branch, 1964 (avec l’aimable autorisation de Ben Talai, Observatoire du volcan Rabaul).
Italie , Stromboli :
BULLETIN HEBDOMADAIRE , du 10 Juillet 2023 au 16 Juillet 2023 . (date d’émission 18 Juillet 2023)
RÉSUMÉ DE L’ÉTAT DE L’ACTIVITÉ
A la lumière des données de suivi, il est mis en évidence :
1) OBSERVATIONS VOLCANOLOGIQUES : Activité volcanique explosive de type strombolienne avec une fréquence totale à un niveau modérément bas et avec une intensité des explosions à un niveau entre haut et bas dans les zones des cratères Nord et Centre-Sud.
2) SISMOLOGIE : Les paramètres sismologiques suivis ne présentent pas de variations significatives.
3) DÉFORMATIONS DU SOL : Les réseaux de surveillance de la déformation du sol n’ont pas montré de variations significatives.
4) GEOCHIMIE : Le flux de SO2 est à un niveau moyen-bas.
Le flux de CO2 dans la zone du Pizzo affiche des valeurs moyennes à élevées.
Les données C/S dans le panache sont des valeurs moyennes.
Il n’y a pas de mises à jour sur le rapport isotopique de l’hélium dissous dans les eaux souterraines.
5) OBSERVATIONS SATELLITAIRES : L’activité thermique observée depuis le satellite a généralement été de faible niveau avec des anomalies rares et isolées de niveau modéré.
OBSERVATIONS VOLCANOLOGIQUES
Au cours de la période d’observation, l’activité éruptive du Stromboli a été caractérisée grâce à l’analyse des images enregistrées par le réseau de caméras de surveillance INGV-OE sur le visible et sur le thermique (190 m d’altitude, Punta Corvi, 400 m d’altitude et Pizzo).
L’activité explosive a été produite par deux évents éruptifs situés dans la zone Nord du cratère (N1 et N2) et par un situé dans la zone Centre-Sud du cratère (S2) ; toutes les bouches sont placées à l’intérieur du dépression occupant la terrasse du cratère. En ce qui concerne le S1 et la centrale, leur activité a consisté en un dégazage à régime variable sans activité éruptive.
Dans l’ensemble, la fréquence moyenne/quotidienne de l’activité explosive produite par les deux zones de cratère est fixée à un niveau modérément bas à la limite de la moyenne. La fréquence partielle moyenne par zone de cratère ne montre pas une prévalence spécifique d’activité entre les deux zones de cratère car elle est à un niveau bas. Les explosions ont été principalement produites par N1 et N2 (zone N) et par S2 (zone CS) avec une composante majoritairement fine (cendres) mélangée à une composante grossière pour N1 et majoritairement grossière pour S2. Dans ce dernier, l’activité de projection observée les semaines précédentes se poursuit. Dans les deux zones du cratère, l’intensité des explosions variait entre un niveau bas et un niveau élevé.
Source : INGV
Photo : Stromboli stati d’animo.
La Réunion , Piton de la Fournaise :
Communiqué de l’ Institut de physique du globe de Paris , Observatoire volcanologique du Piton de la Fournaise , 20 Juillet 2023 – 10h00 – 06h00 UTC
Éruption en cours
L’éruption débutée le 02/07/2023, aux alentours de 08h30 heure locale se poursuit. L’amplitude du trémor volcanique (indicateur d’une émission de lave et de gaz en surface) est toujours fluctuante au cours du temps à l’échelle de quelques dizaines de minutes, avec des phases de trémor continue et des phases de trémor intermittent. L’amplitude du trémor reste néanmoins faible par rapport au début d’éruption et est de nouveau en baisse sur les dernières 24h .
Les fluctuations observées dans le trémor se traduisent au niveau du site éruptif pas des variations d’intensité dans l’activité, avec des projections de fontaines de lave au niveau du cône éruptif plus ou moins intenses .
A la faveur de conditions météorologiques plus clémentes sur le volcan lors de la journée de hier, des estimations de débits de lave ont pu être calculées par méthode satellite sur la plateforme HOTVOLC (OPGC – université Clermont Auvergne) et MIROVA (Université de Turin). Au cours des dernières 24h les débits étaient compris entre <1 et 4 m3/sec . Compte tenu de la masse nuageuse présente régulièrement sur le site éruptif ainsi que de la présence de tunnels de lave, ces débits peuvent être sous évalués.
Depuis le début de l’éruption, le volume total de lave émis en surface est de l’ordre de 7,9 (± 2,7) Mm3.
Avec la faible activité de surface, la morphologie du cône volcanique actif – situé au Sud-Est de l’Enclos Fouqué à 1720 m d’altitude – n’évolue guère et l’écoulement de la lave s’effectue principalement en tunnel de lave, même si des coulées restent toujours visibles au niveau de points de résurgence situés à des altitudes supérieures à 1500 m. Ce matin le niveau du lac de lave à l’intérieur du cône volcanique était relativement bas et très peu de projections étaient visibles.
Le front de coulée quant à lui n’a pas évolué depuis le 5 juillet et se situe toujours à 1,8 km de la route.
Une faible inflation de la zone sommitale est toujours enregistrée, indiquant une re-pressurisation du système d’alimentation du volcan avec possiblement le transfert de magma profond vers ce dernier.
L’activité sismique enregistrée sous la zone sommitale reste faible. Ainsi sur les dernières 24h, aucun séisme volcano-tectonique superficiel n’a été enregistré. Cette faible activité sismique entraine une diminution du risque d’apparition d’une nouvelle fissure et/ou d’effondrement dans le cratère, mais ne permet pas pour autant de l’exclure.
Niveau d’alerte : Alerte 2-1 (éruption dans l’Enclos sans menace particulière pour la sécurité́ des personnes, des biens ou de l’environnement).
Source : OVPF
Photo : Imaz press / Brandon production.
