6 Novembre 2025.

Hawaii , Kilauea :

BULLETIN QUOTIDIEN DE L’OBSERVATOIRE VOLCANIQUE D’HAWAÏ, Service géologique des États-Unis (USGS)
Mercredi 5 novembre 2025, 8 h 51 HST (mercredi 5 novembre 2025, 18 h 51 UTC)

19°25’16 » N 155°17’13 » O
Altitude du sommet : 1 247 m (4 091 pi)
Niveau d’alerte volcanique actuel : ATTENTION
Code couleur actuel pour l’aviation : ORANGE

En raison de l’interruption des crédits, l’Observatoire volcanologique d’Hawaï (HVO) de l’USGS continue d’assurer la maintenance des réseaux de surveillance et de diffuser des mises à jour et des notifications d’activité volcanique via le Service d’alerte aux risques. Les données de surveillance volcanique restent disponibles sur le site web du HVO. Le contenu statique du site web ne sera pas mis à jour jusqu’à nouvel ordre et les informations peuvent devenir obsolètes.

Résumé de l’activité :
Les coulées de lave dégazée provenant de l’évent Sud se sont poursuivies la nuit dernière, gagnant en ampleur et en durée. Bien que l’évent Nord ait présenté des éruptions intermittentes durant la nuit, toutes les coulées proviennent de l’évent Sud depuis peu avant 3 h HST le 4 octobre. Le sommet du Kīlauea a continué de se soulever lentement au cours des dernières 24 heures ; cependant, les coulées répétées des évents Nord et Sud indiquent que le début de l’épisode 36 est imminent. Les modèles prévoient une période probable du 5 au 8 novembre pour l’épisode 36, avec une probabilité plus élevée du 5 au 7 novembre.

Observations du sommet :
Les premières heures de la matinée ont été marquées par d’importantes coulées provenant de l’évent Sud, qui ont duré jusqu’à 1 heure et 20 minutes. Durant ces événements, la lave a débordé de tous côtés du cône de l’évent Sud, agrandissant considérablement le petit champ de coulées pāhoehoe canalisées qui se développe autour du cône. Les 3 derniers événements ont été les plus importants et les plus longs parmi les 14 coulées survenues depuis la mise à jour d’hier matin. Ces importants débordements différaient des débordements passifs des bassins observés lors des événements précédents. Ils présentaient plutôt des fontaines en forme de dôme hémisphérique bien développées, de 5 à 10 mètres de diamètre. Tant les débordements passifs des bassins que les fontaines en forme de dôme ont généré très peu d’éclaboussures jusqu’à leur retrait, indiquant qu’il s’agit principalement de magma dégazé. L’évent Nord a émis des lueurs intermittentes la nuit dernière, mais aucune coulée de lave ni aucun débordement n’ont été observés depuis tôt hier matin, le 4 octobre.

Le sommet continue de se gonfler. L’inclinomètre d’Uēkahuna (UWD) a enregistré une inclinaison inflationniste d’environ 0,5 microradian au cours des dernières 24 heures et de 25,7 microradians depuis la fin de l’épisode 35. Les régimes de trémors sont restés constants pendant la majeure partie des dernières 24 heures, avec des périodes de faible trémor corrélées au remplissage des bassins et/ou aux débordements, suivies de brèves pointes de trémors de 5 à 10 minutes liées au retrait du magma. Ce schéma a changé peu après 3 h HST, avec des débordements beaucoup plus longs (jusqu’à 1 heure et 22 minutes) suivis de longues périodes de trémor plus intense qui ont diminué lentement au cours de l’heure suivante.

Des panaches de gaz continuent de s’échapper des deux évents ce matin et les émissions de dioxyde de soufre (SO₂) restent à des niveaux de fond, généralement entre 1 200 et 1 500 tonnes par jour. Hier, les conditions de vent étaient favorables et le réseau de capteurs de SO₂ situé au Sud-Ouest de l’évent a détecté des bouffées de gaz liées à des phénomènes de reflux, comme on s’y attend lors des mouvements de « gaz pistons ».

Source et photos : HVO

Chili , Planchón Peteroa :

Rapport spécial sur l’activité volcanique (REAV) , Région de Maule, Complexe volcanique de Planchón Peteroa
6 novembre 2025, 00h43 heure locale (Chili continental)

Le Service national de géologie et des mines du Chili (Sernageomin) publie les informations PRÉLIMINAIRES suivantes, obtenues grâce aux équipements de surveillance du Réseau national de surveillance volcanique (RNVV), traitées et analysées à l’Observatoire volcanologique des Andes méridionales (OVDAS) :

Aujourd’hui, jeudi 6 novembre, les images des caméras de surveillance installées à proximité du complexe volcanique de Planchón Peteroa ont révélé une colonne de gaz et de pyroclastes observée à 02h43 UTC (5 novembre, 23h43 HL). Cette colonne a atteint 900 mètres de hauteur au-dessus du cratère et s’est dispersée en direction Sud-Est.

D’après les derniers rapports d’activité volcanique publiés par le SERNAGEOMIN pour ce système, et compte tenu de ce qui précède, la possibilité de nouveaux épisodes d’explosions d’énergie similaire ou supérieure, de faible à moyenne magnitude, affectant les environs immédiats des cratères actifs, ne peut être exclue.

OBSERVATIONS : Un événement de type trémor, caractérisé par un déplacement de fluide de 7,8 cm, a été enregistré avant l’activité de surface signalée.

Le niveau d’alerte volcanique demeure à : Alerte volcanique JAUNE

Source : Sernageomin

Photo : Segemar

La Martinique , Montagne Pelée :

La Montagne Pelée est un volcan actif de type explosif ayant connu de nombreuses éruptions magmatiques et phréatiques par le passé. Depuis la fin de la dernière éruption magmatique en 1932, qui a été associée à la mise en place d’un dôme de lave, son activité a décru de manière significative jusqu’à l’arrêt de l’activité fumerolienne depuis 1970 et une activité sismique globalement très faible.
Depuis avril 2019, l’activité sismique d’origine volcanique est passée au-dessus de son niveau de base établi à partir des observations instrumentales continues des années précédentes. Cette nouvelle activité se caractérise à la fois par de nombreux séismes volcano-tectoniques de faible énergie, pour la plupart superficiels, par l’apparition de signaux sismiques de type trémor et longue-période superficiels, témoignant de mouvements de fluides en surpression dans le système hydrothermal, et par quelques séismes hybrides et longue-période profonds (localisés entre 15 et 40 km de profondeur dans les environs de l’édifice volcanique) pouvant indiquer des circulations de fluides magmatiques en profondeur. Les zones de végétation dégradée sur le flanc Sud-Ouest de la Montagne Pelée observées depuis 2019, témoignent d’un dégazage diffus de CO2 par le sol. Une zone de dégazage en mer (présence de bulles de CO2 à faible tem-
pérature) au Nord de Saint-Pierre est surveillée en partenariat avec le Parc Naturel Marin de Martinique afin de suivre l’évolution de ce phénomène en relation éventuelle avec l’activité du volcan. Principalement entre 2021 et 2023, les déformations de l’édifice mesurées par le réseau de capteurs GNSS ont indiqué un faible gonflement pouvant être interprété par une source superficielle de légère pressurisation localisée sous la partie sommitale de la Montagne Pelée. Cette source pourrait être engendrée par la remontée de volumes limités de fluides hydrothermaux et/ou magmatiques (gaz, eaux hydrothermales) dans l’édifice volcanique depuis les profondeurs du système magmatique. L’ensemble de ces observations reflète une
réactivation du système volcanique qui est toujours en cours en septembre 2025, bien que présentant des fluctuations dans les observations au fil des mois.

Au mois de septembre 2025, l’activité sismique d’origine volcanique a significativement augmenté par rapport aux mois précédents. La sismicité volcano-tectonique superficielle a été particulièrement intense et accompagnée de séismes superficiels de type longue-période et hybride. L’énergie sismique libérée par l’ensemble des séismes superficiels a également significativement augmentée mais aucun séisme d’origine volcanique n’a été confirmé comme ressenti par la population. Quelques séismes profonds de type longue-période ont continué à se produire. La température et l’acidité (pH) des sources thermales de l’édifice ne montrent aucune variation significative. Les déformations de l’édifice sont faibles et ne montrent
pas d’inflation marquée de la zone sommitale. Rappelons que lors des phases de réactivation volcanique, des périodes de plus forte activité, sismique notamment, alternent souvent avec des phases d’activité plus réduite.

La probabilité d’une activité éruptive à court terme reste faible. Cependant, compte tenu de l’ensemble des observations collectées depuis fin 2018 et de leur nature, et sur la base des observations de l’OVSM-IPGP enregistrées au cours du mois de septembre 2025 et résumées dans ce bulletin, nous ne pouvons exclure une évolution de la situation à moyen terme (semaines, mois, années ).

En accord avec les dispositions prévues par les autorités, le niveau d’alerte est actuellement : JAUNE = VIGILANCE

Source : Institut de physique du globe de Paris, OVSM.

Photo : Adeline Rapon

Colombie , Chiles / Cerro Negro :

San Juan de Pasto, le 4 novembre 2025, 16h40

Concernant le suivi de l’activité du complexe volcanique Chiles-Cerro Negro (CVCCN), le Service géologique de Colombie (SGC), organisme rattaché au ministère des Mines et de l’Énergie, rapporte ce qui suit :

Durant la période du 28 octobre au 3 novembre 2025, les principales variations des paramètres suivis par rapport à la semaine précédente ont été les suivantes :

● Une augmentation significative du nombre de séismes a été enregistrée. Cependant, l’énergie sismique libérée était plus faible. Le séisme le plus important durant cette période a atteint une magnitude de 2,7.

● La sismicité associée aux processus de fracturation des roches au sein de l’édifice volcanique reste prédominante, suivie par les événements liés à la dynamique des fluides et les séismes hybrides. Les séismes étaient localisés principalement sous le sommet du volcan Chiles, dans un rayon de 2 km. Bien que la profondeur ait atteint 11 km à cette source, la plupart des séismes se sont concentrés entre 3 et 4 km. D’autres séismes ont été localisés dans la zone d’influence du CVCCN  , jusqu’à 5 km du sommet du volcan Chiles (4 700 m d’altitude), principalement le long de la faille Chiles-Cerro Negro.

● L’analyse des données issues des capteurs satellitaires, des stations GNSS et des inclinomètres continue de révéler des variations dans la zone volcanique. Ces variations sont
possiblement liées à des changements d’activité sismique.

Sur la base de l’évaluation et de la corrélation des paramètres surveillés, le Service géologique de Colombie (SGC) recommande de suivre de près leur évolution en consultant les bulletins hebdomadaires et autres informations publiées par ses canaux officiels, ainsi que les instructions des autorités locales et départementales et de l’Unité nationale de gestion des risques de catastrophes (UNGRD).

L’activité volcanique demeure au niveau d’alerte jaune : volcan actif avec des changements dans le comportement de base des paramètres surveillés et d’autres manifestations.

Source et photo : SGC

Alaska , Katmai :

BULLETIN D’INFORMATION DE L’OBSERVATOIRE DES VOLCANS DE L’ALASKA , Service géologique des États-Unis (USGS)
Mercredi 5 novembre 2025, 13h43 AKST (Mercredi 5 novembre 2025, 22h43 UTC)

58°16’44 » N 154°57’12 » O
Altitude du sommet : 2 047 m (6 716 pi)
Niveau d’alerte volcanique actuel : NORMAL
Code couleur actuel pour l’aviation : VERT

De forts vents du Nord-Ouest soufflant aux alentours du Katmai et de la Vallée des Dix Mille Fumées ont soulevé des cendres volcaniques issues de l’éruption du Novarupta-Katmai en 1912 et les transportent vers le Sud-Est. Le Service météorologique national a émis un message SIGMET concernant cet événement de basse altitude et indique que l’altitude maximale des nuages ​​est de 1,8 km (6 000 pieds) au-dessus du niveau de la mer.

Ce phénomène n’est pas lié à une activité volcanique récente et se produit par temps de vents forts et de conditions sèches, sans neige, dans la région du Katmai et d’autres zones volcaniques récentes d’Alaska. Aucune éruption n’est en cours. Tous les volcans de la région du Katmai (Griggs, Katmai, Novarupta, Mageik, Martin, Snowy et Trident) restent au code couleur aviation VERT et au niveau d’alerte NORMAL. Les cendres volcaniques remises en suspension sont considérées comme dangereuses et peuvent endommager les aéronefs et nuire à la santé.

Source : AVO

Photo : P. Izbekov, AVO/UAF-GI. USGS, DGGS .