05 Mars 2025.
Italie / Sicile , Etna :
BULLETIN HEBDOMADAIRE, du 24 Février 2025 au 02 Mars 2025. (date d’émission 04 Mars 2025)
RÉSUMÉ DU STATUT D’ACTIVITÉ
À la lumière des données de surveillance, il est souligné :
1) OBSERVATIONS VOLCANOLOGIQUES : Activité effusive à partir d’une fissure éruptive à la base du cratère de la Bocca Nuova, activité strombolienne au cratère du Sud-Est et dégazage aux cratères de la Bocca Nuova, de la Voragine et du Nord-Est.
2) SISMOLOGIE : Faible activité sismique due à la fracturation. Amplitude moyenne du tremor volcanique fluctuant entre niveau moyen et niveau élevé.
3) INFRASONS : Activité infrasonore modérée avec des sources situées dans la zone du cratère Sud-Est (SEC).
4) DEFORMATIONS DU SOL : Au cours de la semaine dernière, les réseaux de surveillance des déformations du sol n’ont pas enregistré de variations significatives.
5) GEOCHIMIE : Flux de SO2 à un niveau moyen-élevé.
Flux de CO2 du sol (Réseau EtnaGas) sur des valeurs moyennes.
La pression partielle de CO2 dissous dans l’aquifère (Ponteferro) montre des valeurs dans la variabilité saisonnière.
Rapport isotopique des sites périphériques : Dernières données (19/02/2025) sur des valeurs moyennes-élevées.
6) OBSERVATIONS PAR SATELLITE : L’activité thermique observée par satellite dans la zone sommitale était généralement élevée à très élevée en correspondance avec l’activité éruptive.
OBSERVATIONS VOLCANOLOGIQUES
Au cours de la semaine, le suivi de l’activité volcanique de l’Etna a été réalisé grâce à l’analyse des images des caméras de surveillance de l’Observatoire INGV – Etneo (INGV-OE), des inspections
sur le terrain, menées par le personnel de l’INGV-OE à l’aide de drones et d’images satellites. Les observations des caméras de surveillance ont été intermittentes en raison de conditions météorologiques défavorables.
Fig. 3.1 Carte du champ de lave, mise à jour au 02 mars, superposée au relief ombré du terrain obtenu par traitement des images acquises par drone le 12 septembre 2024 et le 28 mars 2025, pour les cratères BN, VOR et CNE, et le 31 juillet 2024 pour le CSE. CSE = Cratère Sud-Est, CNE = Cratère Nord-Est VOR = Voragine BN = Bocca Nuova. Courbes de niveau géoïdales tous les 100 m. a) Champ de lave visible et b) image thermique prise par drone le 2 mars
En particulier, deux inspections ont été réalisées avec des drones le 28 février et le 2 mars qui ont permis de caractériser la zone de la fissure effusive et d’identifier au moins quatre évents éphémères qui caractérisent le champ de lave (voir flèches blanches figures 3.1 b et 3.2). Les fronts actifs le 28 février étaient à une altitude de 2750 m, la surface totale couverte par le champ de lave est égale à 7 × 10 5 m 2 , le volume émis est égal à 4,5 × 10 6 m 3 . La zone de fissure effusive est caractérisée par de multiples systèmes de fractures (lignes rouges). La première délimite une dépression, longue d’environ 150 m, typique d’une niche de détachement (ellipse verte), la seconde a une direction dominante Nord/Est /Sud-Ouest . La zone située derrière la fissure est fortement fumerolienne (ellipse jaune). Le 28 février, à une altitude de 3180 m, un cratère en forme de fosse d’environ 5 m de diamètre a été observé ; les images de la caméra thermique ont montré que ce cratère est froid. Des anomalies thermiques subsistent cependant à la fois une centaine de mètres à l’Ouest sur le flanc Sud de la Bocca Nuova et à l’Est (ellipses bleues).
Après une réduction de l’activité effusive aux évents situés sous la Bocca Nuova et une interruption de l’activité explosive au cratère du Sud-Est les jours précédents, l’émission de lave avait repris depuis le 22 février, accompagnée du retour de l’activité strombolienne au cratère du Sud-Est le 23 février (voir Bulletin Rep. N. 09/2025 du 25 février 2025).
Cette activité s’est poursuivie jusqu’au matin du 25, lorsque l’activité strombolienne au cratère du Sud-Est s’est à nouveau arrêtée et le taux d’effusivité a diminué de manière significative. Le soir du 27 février, la « bouche en selle » du cratère du Sud-Est a été réactivée par des explosions stromboliennes, suivies de la reprise de l’activité effusive à la base de la Bocca Nuova .
Lors de l’inspection du 28 février, un nouveau débordement de lave a été observé depuis la « bouche de la selle », qui suivait le même trajet que celui du 24, sur le haut flanc Sud du cratère du Sud-Est. La même étude a également révélé la présence d’un nouveau cratère sur le flanc Sud de la Bocca Nuova , d’où de la vapeur a été émise .
L’activité effusive sous la Bocca Nuova a généré de multiples branches de lave, qui se sont étendues sur la pente supérieure Sud-Ouest, élargissant ainsi la partie supérieure du champ de lave en formation depuis le 8 février .
Fig. 3.2 Orthomosaïque de la fissure effusive obtenue à partir d’images de drone du 28 février 2025. On peut y voir un système de fractures (lignes rouges) qui délimitent une zone déprimée (ellipse verte). La zone située derrière la fissure est fortement fumerolienne (ellipse jaune).
Dans la soirée du 28 février, l’activité explosive à la « bouche de la selle » du cratère du Sud-Est a progressivement diminué pour cesser au cours de la nuit. Des éclairs provenant de la fissure effusive sous la Bocca Nuova étaient encore visibles à l’aube du 1er mars, et une faible coulée de lave active a été observée lors de l’inspection du 2 mars.
Source : INGV
Photo : INGV , Dario Lo Scavo , INGV .
Italie , Stromboli :
BULLETIN HEBDOMADAIRE, du 24 Février 2025 au 02 Mars 2025. (date d’émission 04 Mars 2025)
RÉSUMÉ DU STATUT D’ACTIVITÉ
À la lumière des données de surveillance, il est souligné :
OBSERVATIONS VOLCANOLOGIQUES : Au cours de la période examinée, une activité éruptive ordinaire a été observée avec des éclaboussures et un débordement de lave de la zone du cratère Nord qui s’est produit le 28 février. La fréquence horaire totale des explosions oscillait autour de valeurs moyennes (8-13 événements/heure). L’intensité était faible et moyenne dans les zones des cratères Nord et Centre-Sud.
2) SISMOLOGIE : Les paramètres sismiques surveillés ne présentent pas de variations significatives.
3) DEFORMATIONS DU SOL : Les réseaux de surveillance des déformations du sol n’ont pas montré de variations significatives au cours de la semaine dernière.
4) GEOCHIMIE : Flux de SO2 à un niveau moyen ; le 28 février valeurs entre un niveau élevé et très élevé.
Le flux de CO2 provenant du sol dans la région du Pizzo (STR02) est très élevé.
Rapport CO2/SO2 dans le panache (Stromboli Plume Network) à des valeurs très élevées.
Rapport isotopique de l’hélium (R/Ra) dissous dans l’aquifère thermique : Il n’y a pas de mises à jour. Dernières données du 31 janvier 2025 sur les valeurs élevées.
Flux de CO2 du sol dans la région de San Bartolo sur des valeurs moyennes.
Flux de CO2 du sol dans la région de Scari sur des valeurs moyennes.
5) OBSERVATIONS PAR SATELLITE : L’activité thermique observée par satellite dans la zone du sommet était généralement de faible niveau avec quelques anomalies thermiques isolées de haut niveau correspondant à l’activité éruptive de la zone du cratère Nord le 28 février 2025.
OBSERVATIONS VOLCANOLOGIQUES
Durant la période d’observation, l’activité éruptive du Stromboli a été caractérisée par l’analyse des images enregistrées par les caméras de surveillance INGV-OE situées à une altitude de 190 m (SCT-SCV) et à Punta dei Corvi (SPCT). L’activité explosive a été produite principalement par 4 évents éruptifs situés dans la zone du cratère Nord et par 2 évents situés dans la zone du cratère Centre-Sud.
En raison de conditions météorologiques défavorables, la visibilité de la terrasse du cratère le 27 février était insuffisante pour une description correcte de l’activité éruptive.
Observations d’activité explosive capturées par des caméras de surveillance
Dans la zone du cratère Nord (N), quatre évents actifs ont été observés qui ont produit une activité explosive de faible intensité (les produits émis ont atteint une hauteur inférieure à 80 m) et parfois d’intensité moyenne (hauteur des produits entre 80 et 150 m). De plus, une activité d’éclaboussures a été observée à partir d’un des évents du secteur N2, qui était continue mais de faible intensité, et qui n’a été très intense qu’en conjonction avec le débordement de lave du 28 février. Les produits émis étaient principalement constitués de matériaux grossiers (bombes et lapilli). La fréquence moyenne des explosions variait entre 6 et 10 événements par heure.
Dans la zone Centre-Sud (CS), une activité explosive a été produite par au moins deux évents ; les explosions étaient de faible et moyenne intensité avec émission de matériaux principalement grossiers (lapilli et bombes). La fréquence moyenne des explosions variait entre 1 et 6 événements par heure.
Débordement de lave du 28 février.
Le 28 février, à partir de 11h49 UTC , une intense activité d’éclaboussures a été observée depuis un évent dans le secteur N2 de la zone du cratère Nord, qui, à partir de 12h07 UTC , a parfois pris les caractéristiques d’une petite fontaine ; suite à cette activité, un débordement de lave a commencé qui s’est étendu dans la zone supérieure de la Sciara del Fuoco et a rapidement atteint la zone Centre-Sud de celle-ci , sans jamais atteindre le littoral. À 19h00 UTC, la coulée de lave semblait être peu alimentée et en train de refroidir .
Source : INGV
Photo : Stromboli stati d’animo / Sebastiano Cannavo.
Hawaii , Kilauea :
Mardi 4 mars 2025, 14h24 HST (mercredi 5 mars 2025, 00h24 UTC)
19°25’16 » N 155°17’13 » W,
Altitude du sommet : 4091 pieds (1247 m)
Niveau d’alerte volcanique actuel : ATTENTION
Code couleur actuel pour l’aviation : ORANGE
Résumé de l’activité :
L’épisode 12 de l’éruption en cours du cratère Halemaʻumaʻu a commencé à 7h30 HST le 4 mars avec de petites coulées de lave sporadiques alternant entre les cônes Sud et Nord. La transition vers une coulée continue a commencé à 14h HST.
La première coulée de lave matinale est venue de l’évent Sud et a duré environ 20 minutes. Elle a été suivie d’un autre écoulement lent provenant de l’évent Nord à 9 h 33 HST qui a duré environ 12 minutes. De petites fontaines dans l’évent Sud ont alimenté un troisième petit écoulement à partir d’environ 12 h 45 HST, qui a continué jusqu’à 14 h 00 HST, lorsque les fontaines ont commencé à l’évent Nord. Les fontaines de l’évent Nord se trouvaient dans le cône Nord et mesuraient environ 20 à 30 pieds (5 à 10 mètres) de haut au début. À 14 h 20 HST, les fontaines atteignaient 150 à 165 pieds (45 à 50 m) et devraient augmenter dans l’heure qui suit.
L’inclinaison inflationniste a atteint un peu plus de 10 microradians depuis la fin du dernier épisode ; équilibrant presque la quantité d’inclinaison déflationniste pendant l’épisode 11. Les tremors sismiques ont commencé à augmenter et l’inclinaison à UWD est passée de l’inflation à la déflation à 14 h 00. HST, au même moment où les fontaines ont commencé.
Chaque épisode de fontaines de lave du cratère Halemaʻumaʻu depuis le 23 décembre 2024 a duré de 13 heures à 8 jours et les épisodes ont été séparés par des pauses dans l’activité éruptive durant de moins de 24 heures à 12 jours.
Aucun changement n’a été détecté dans la zone de rift Est ou la zone de rift Sud-Ouest. Le HVO continue de surveiller de près le Kīlauea et publiera une mise à jour de l’éruption demain matin, à moins qu’il n’y ait des changements significatifs avant cette date.
Le niveau d’alerte du volcan Kīlauea/le code couleur de l’aviation restent à ATTENTION/ORANGE. Toutes les activités actuelles et récentes se situent dans le parc national des volcans d’Hawaï.
Source : HVO
Photos : USGS / HVO
Islande , Péninsule de Reykjanes :
Augmentation de la probabilité d’intrusion de magma et d’une éventuelle éruption
Mise à jour le 4 mars à 15h45 UTC
Le soulèvement des terres se poursuit à un rythme similaire
Les conditions météorologiques récentes ont probablement affecté la sensibilité du réseau de détection et une activité sismique limitée a été enregistrée ces derniers jours
Il est prévu qu’une éruption puisse commencer avec un préavis très court
Le scénario le plus probable est une ouverture de fissure dans la zone entre Sundhnúkur et Stóra-Skógafell
La zone touchée par une éruption volcanique est déterminée par l’extension des fissures éruptives vers le Nord ou vers le Sud
L’évaluation du risque reste inchangée et est valable jusqu’au 11 mars
Les mesures de déformation indiquent que le soulèvement des terres se poursuit à un rythme similaire à celui des dernières semaines. La quantité de magma sous Svartsengi est désormais supérieure à ce qui était estimé avant l’éruption qui a commencé le 20 novembre. La probabilité d’intrusion de magma et d’une éruption augmente, et tout indique que cela pourrait se produire dans les jours ou les semaines à venir.
Sur la base des événements précédents survenus dans la rangée de cratères de Sundhnúkur, la probabilité qu’un nouvel événement se produise dans les prochains jours ou semaines augmente. Il est très probable que le magma fasse d’abord surface dans la zone située entre Sundhnúkur et Stóra-Skógfell. Cela a été le cas lors de six des sept éruptions qui ont eu lieu depuis le début de l’activité volcanique fin 2023. L’exception a été l’éruption de janvier 2024, lorsque le magma a fait surface pour la première fois juste au Sud de Hagafell.
L’impact d’une éruption entre Sundhnúkur et Stóra-Skógfell dépendra de l’extension de la fissure éruptive vers le Nord ou vers le Sud.
L’activité sismique autour de Sundhnúkur a légèrement diminué ces derniers jours par rapport aux semaines précédentes. Cependant, les mauvaises conditions météorologiques récentes peuvent avoir affecté la sensibilité du système de mesure, limitant la détection de tremblements de terre de moindre ampleur. En raison d’événements répétés le long de la rangée de cratères Sundhnúkur, où des intrusions de magma et des fissures éruptives se sont formées, la tension dans la croûte terrestre a été réduite à chaque événement. Cela signifie que moins de tremblements de terre et de plus petite intensité sont enregistrés dans les jours et les semaines précédant une éruption par rapport aux premières éruptions.
Les éruptions devraient se produire avec un délai d’avertissement très court. Lors des deux dernières éruptions, seulement 30 à 40 minutes environ se sont écoulées entre les premiers signes d’activité sismique et le début d’une éruption. Les principaux signes observés lorsque le magma se déplace vers la surface comprennent des essaims de petits tremblements de terre intenses le long de la rangée de cratères Sundhnúkur, des changements de pression dans les forages HS Orka à Svartsengi, des déformations détectées dans le câble à fibre optique et des déformations de surface observées grâce à des mesures GPS en temps réel.
Source : IMO
Photo : Jakob Vegerfors ( 03/2024)
Colombie , Puracé – Chaîne volcanique Los Coconucos :
Popayán, le 4 mars 2025, 14h30 .
Suite au suivi de l’activité du volcan Puracé – chaîne volcanique Los Coconucos, le Service géologique colombien (SGC), entité rattachée au ministère des Mines et de l’Énergie, rapporte que :
Au cours de la semaine du 25 février au 3 mars, l’activité sismique associée à la fracturation rocheuse a été localisée principalement sous le volcan Puracé, à une profondeur comprise entre 1 et 6 km et avec une magnitude maximale enregistrée de 1,8. Les événements liés à la dynamique des fluides ont été localisés à des profondeurs inférieures à 1 km, notamment sous le cratère du volcan Puracé.
Les valeurs de flux de dioxyde de soufre (SO2) enregistrées ont été faibles par rapport aux semaines précédentes, tandis que le processus de déformation lente entre les bâtiments volcaniques de Puracé, Piocollo et Curiquinga est toujours en cours.
Les images capturées par des webcams à spectre visible et infrarouge ont montré des processus de dégazage dans la fumerolle latérale et à l’intérieur du cratère du volcan Puracé.
Il est conclu que le système volcanique continue de montrer des changements dans les différents paramètres de surveillance, avec des épisodes de dégazage intense accompagnés d’activité sismique sous le bâtiment du volcan Puracé, avec des changements lents de déformation et des anomalies thermiques de surface.
En état d’alerte Jaune, des phénomènes tels que des émissions sporadiques de cendres (éruptions mineures, d’ampleur et d’effets restreints et dont la dispersion dépend de la direction du vent), la présence d’incandescence, de petites explosions dans le cratère, des anomalies thermiques de faible énergie, des bruits, des tremblements de terre ressentis, des odeurs, des précipitations de soufre élémentaire à proximité du cratère et dans les sources chaudes et les fumerolles, ainsi que des dégazages dans des zones autres que le cratère. On observe également la formation de fissures et l’apparition de coulées de boue mineures, entre autres.
Sur la base de ce qui précède, le SGC recommande de suivre de près l’évolution de l’activité volcanique à travers des bulletins hebdomadaires et d’autres informations publiées sur les canaux officiels, ainsi que de suivre les instructions des autorités locales et départementales et de l’Unité nationale de gestion des risques de catastrophes (UNGRD).
L’état d’alerte pour l’activité volcanique reste au statut d’alerte jaune : volcan actif avec des changements dans le comportement du niveau de base des paramètres surveillés et d’autres manifestations.
Source : SGC.
Photo : Carlos Carillo
