15 Aout 2019.
La Réunion , Piton de la Fournaise :
Bulletin d’activité du mercredi 14 août 2019 à 15h30 (Heure locale) .
Niveau d’alerte : Alerte 2-2
L’éruption débutée le 11 août 2019 aux alentours de 16h20 (heure locale) se poursuit. Malgré des fluctuations rapides, l’intensité du trémor éruptif (témoin de l’intensité de l’éruption) est relativement constante sur les dernières 18 heures (Figure 1).
Figure 1 : Evolution du RSAM (indicateur du trémor volcanique et de l’intensité de l’éruption) entre 04h00 (00h00 T.U.) le 11 août et 15h00 (11h00 T.U) le 14 août 2019 sur la station sismique de GPS, station la plus proche du site éruptif (© OVPF-IPGP).
Depuis le début de l’éruption 44 séismes volcano-tectoniques ont été enregistrés :
– 31 le 11 août de 17h à 24h.
– 7 le 12 août de 00h à 24h.
– 6 le 13 août de 00h à 24h.
Du fait de la faible inclinaison des pentes dans le secteur atteint par le front de coulée le 13/08/2019, sa progression est très lente, et le front est toujours situé entre 600-650 m d’altitude (à proximité du Piton Tremblet), à environ 2 km de la route (Figure 2).
Figure 2 : Localisation des fissures éruptives qui se sont ouvertes le 11/08/2019 et les contours approximatifs des coulées de lave associées. (© OVPF-IPGP / OPGC-LMV).
Les débits de surface estimés, à partir des données satellites via les plateformes HOTVOLC (OPGC – université d’Auvergne) et MIROVA (université de Turin), étaient de l’ordre de 2 m3/s sur les dernières 24h. Cette valeur de débit correspond à un débit minimum, en effet les mauvaises conditions météorologiques sur le volcan depuis le début de l’éruption atténuent les signaux satellites.
Bulletin d’activité du jeudi 15 août 2019 à 06h30 (Heure locale) .
L’éruption débutée le 11/08/2019 à 16h20 heure locale s’est arrêtée ce jour, le 15/08/2019 à environ 04h20 heure locale.
L’activité éruptive en surface est pour l’instant arrêtée, seule persiste un dégazage au niveau des fissures éruptives et des rougeoiements au niveau des coulées de lave qui sont en cours de refroidissement.
Aucune hypothèse n’est écartée quant à l’évolution de la situation à venir (arrêt définitif, reprise de l’activité sur le même site, reprise de l’activité ailleurs), compte tenu des observables suivantes :
– un trémor résiduel est toujours enregistré sur la station NTR, situé sur le Nez Coupé du Tremblet.
– l’enregistrement de séismes profonds qui indiquent que des mouvements de magma en profondeur sont toujours présents.
Source : OVPF.
Lire l’article : http://www.ipgp.fr/fr/ovpf/bulletin-dactivite-mercredi-14-aout-2019-a-15h30-heure-locale
Photo : Merci à Tunnels de lave Réunion : Rando-Volcan
Chili , Copahue :
Durant cette période, 33 événements sismiques classés comme type volcano-tectoniques (VT) ont été enregistrés, associés à des processus de fracturation de matériaux rigides. L’événement ayant la plus grande énergie a obtenu une magnitude locale égale à M 2,2 et a été localisé à 15,9 km à L’Est- Nord – Est (ENE) du cratère actif El Agrio, à 2,9 km de profondeur.
De même, 9 séismes associés à la dynamique des fluides ont été enregistrés sous le bâtiment volcanique, classés comme événements de type longue période (LP), avec une valeur de déplacement réduit (DRC) maximale de 1,7 cm2. De plus , il a été enregistré 101 événements de type tremor volcanique ( TR) , avec une valeur de déplacement réduit (DRC) maximale de 5,1 cm2.
Le signal de tremor continu a montré des valeur de déplacement réduit (DRC) qui ce concentrent principalement entre 0,5 et 3,0 cm2 , avec des fréquences dominantes comprises entre 0,6 et 3,3 Hz principalement.
Les caméras IP installées à proximité du volcan , lorsque les conditions météorologiques l’ont permis , ont rendu possible l’observation d’une colonne de dégazage de couleur blanche , de faible hauteur depuis le bord du cratère actif (El Agrio) . En date du 13 Juillet , la plus haute colonne d’émission a été observée , atteignant 250 m au dessus du bord du cratère.
Selon l’analyse des données obtenues par quatre stations de surveillance géodésique, on observe des variations de faible amplitude inférieures à celles observées depuis Février . Le taux maximal horizontal a été enregistré à 0,19 cm / mois , tandis que la composante verticale de toutes les stations montrait une légère subsidence , qui ne suggère pas de déstabilisation du système volcanique .
Les émissions de dioxyde de soufre ( SO2) enregistré par les équipements de spectrométrie par absorption différentielle ( DOAS) correspondant à la station Mellizas , située à 5 km à l’Est-Nord-Est du cratère actif présentait une valeur moyenne de 668 +/- 243 t/jour , avec une valeur maximale de 1026 t/jour rapportée le 27 Juillet . Les émissions de SO2 sont considérées comme modérées si on regarde l’état actuel du volcan.
Il a été rapporté 2 anomalies dans les émissions de dioxyde de soufre ( SO2) dans la zone associée au bâtiment volcanique , dans la période du 15 au 24 Juillet .
Il n’a pas été rapporté d’ alerte thermique dans la zone associée au bâtiment volcanique au cours de la période considérée, selon les données traitées par l’observation infrarouge moyen. de l’activité volcanique (MIROVA) (http://www.mirovaweb.it/) et de la surveillance thermique en temps quasi réel des points chauds globaux (MODVOLC) (http://modis.higp.hawaii.edu/).
Les niveaux d’activité volcanique durant cette période sont considérées comme basse en énergie. Néanmoins les paramètres de surveillance indiquent que le système continue à évoluer , suggérant un affaiblissement du système hydrothermal , mis en évidence par les changements de la sismicité en relation avec la dynamique des fluides , et une diminution du niveau du lac , suite à un apport de chaleur du magma sous jacent, possiblement associé à l’activité des mois précédents , pouvant indiquer un apport de magma vers des niveaux superficiels .
Selon les caractéristiques montrées durant le processus volcanique précédent et récent par le volcan , il n’est pas écarté l’apparition d’un déséquilibre du système volcanique , impliquant la possibilité d’occurrence d’explosions mineures qui affecteraient les environs du cratère et une augmentation de l’activité de surface .
Par conséquent, le niveau d’alerte est maintenu au niveau:
NIVEAU JAUNE: Changements dans le comportement de l’activité volcanique – Temps probable pour une éruption: SEMAINES / MOIS.
Observation: Est considérée comme zone d’affectation un rayon de 500m autour du cratère .
Source : Sernageomin .
Photos : Auteur inconnu
Italie , Stromboli :
Activité strombolienne persistante d’intensité ordinaire et éclaboussures discontinues. Il n’est pas possible d’exclure la survenue d’explosions d’une intensité supérieure à celle des émissions ordinaires et de coulées de lave .
Au cours de la période considérée, l’activité éruptive de Stromboli a été caractérisée au travers de l’analyse d’images thermiques et visibles enregistrées par des caméras placées à 400 mètres, à Punta dei Corvi et à 190 mètres, ainsi que par deux enquêtes effectuées le 7 août dans la région du sommet , au Pizzo sopra la Fossa par le personnel d’INGV-OE et le 8 Aout par un guide volcanologique qui a permis d’avoir une caractérisation morphologique précise de la terrasse du cratère et de l’ activité éruptive.
Comme observé lors de l’inspection dans la zone du sommet le 7 août, au moins 9 évents sont actifs dans la zone du cratère nord (zone N), dont 3 forment des cônes de cendres bien structurés. Ces bouches produisent une activité strombolienne d’intensité faible à moyenne (h 150 m). Dans la zone du cratère centre-sud, un large cône de scorie est clairement visible depuis la zone du sommet , qui génère des explosions d’intensité moyenne à élevée, riches en matériel pyroclastiques. La partie la plus légère des jets atteint une hauteur supérieure à 200 m, tandis que la partie grossière ne dépasse pas cette hauteur.
L’analyse des images enregistrées par les caméras placées à 400 mètres a permis d’analyser l’activité explosive avec précision jusqu’au 8 août. Au cours des jours analysés, les images ont, révélé que les bouches de la zone du cratère nord produisaient des explosions de faible intensité (moins de 80 m de haut) à moyenne (moins de 150 m de hauteur) émettant des matériaux grossiers (lapilli et bombes) avec une fréquence moyenne variant entre 14 et 17 événements / h . Les bouches du cratère CS présentaient une activité explosive d’intensité variable allant de faible (moins de 80 m de haut) à haute (plus de 150 m de haut) et consistaient principalement en du matériel pyroclastique avec une fréquence moyenne allant de 4 à 6 événements / h . Ces derniers jours, il n’a pas été possible d’effectuer une évaluation précise en raison de mauvaises conditions météorologiques ou d’un problème technique en mode de visualisation de la caméra.
https://www.facebook.com/bernhard.strohmeier.9/videos/10216410801074854/
En ce qui concerne l’activité effusive, il a été constaté lors de l’inspection du 7 août que le débordement de lave de la terrasse du cratère CS demeurait confiné dans la partie supérieure de la Sciara del Fuoco, entre 500 et 600 m d’altitude. Nous avons observé le long de la Sciara del Fuoco que le laminage de blocs dû aux matériaux s’effondrait à la fois à partir des fronts actifs de la coulée et depuis les parties instables. Lors d’une inspection effectuée le 8 août par un guide volcanologique, il a été possible de mieux détailler le développement des coulées de lave dans la zone du sommet où il était possible d’observer un débordement de lave depuis la bouche . De plus, les images de la caméra thermique à Punta dei Corvi et à Q190 ont montré que la part des fronts de lave s’était installée dans la partie supérieure de la Sciara del Fuoco .
Source : INGV.
Photo : La photo est tirée d’un film réalisé par drone, par des chercheurs et techniciens de l’INGV.
Video : Bernhard Strohmeier
Japon , Asamayama :
36.406 ° N, 138.523 ° E
Altitude :2568 m
Le JMA a signalé que le 7 août, à 22 h 08, une petite éruption phréatique sur l’ Asamayama a provoqué l’apparition d’un panache de cendres s’élevant à plus de 1,8 km au-dessus du bord du cratère qui a dérivé vers le Nord. Des blocs ont été éjectés à 200 m du cratère. L’éruption a duré environ 20 minutes et était la première depuis le 19 juin 2015. Le niveau d’alerte a été porté à 3 (sur une échelle de 1 à 5). Des cendres sont retombées dans le village de Tsumagoi et la ville de Naganohara, dans la préfecture de Gunma.
Des panaches blancs se sont élevés jusqu’à 700 m au-dessus du bord du cratère du 8 au 13 août et la quantité de dioxyde de soufre libérée a été de 90 à 200 tonnes par jour.
Source: Agence météorologique japonaise (JMA) , GVP .
Photo : Auteur inconnu.
Mexique , Popocatepetl :
14 août, 11h00 (14 août, 16h00 GMT)
Au cours des dernières 24 heures, grâce aux systèmes de surveillance du volcan Popocatepetl, 160 exhalations ont été identifiées, accompagnées de vapeur, de gaz et de cendres, que les vents ont dispersés préférentiellement vers l’Ouest et 548 minutes de tremor de faible amplitude. De plus, 16 explosions ont été enregistrées, dont sept hier à 09h33, 13h25, 16h00, 16h38 , 17h35, 20h44 et 23h27, les autres aujourd’hui. à 00:15, 01:28 , 02:12, 02:35, 02:50, 03:16 , 06:20 , 07:13 et 08:46 h .
À partir de ce matin et au moment de ce rapport , le volcan est visible et il y a une émission continue de vapeur d’eau, de gaz et de cendres que le vent disperse vers le Nord-Ouest . En raison de l’activité présentée, des chutes de cendres sont enregistrées dans les municipalités de Juchitepec, Ayapango et Ozumba, dans l’État de Mexico.
Le CENAPRED demande instamment de ne PAS se rapprocher du volcan et en particulier du cratère, en raison du risque de chute de fragments balistiques, et en cas de fortes pluies de rester loin du fond des ravins en raison du risque de coulées de boue et de débris.
Le feu de signalisation d’alerte du Popocatépetl est en JAUNE PHASE 2.
Source : Cenapred.
Photo : volcan popocatepetl