20 Décembre 2025.

Alaska , Shishaldin :

Des signes d’activité volcanique sur le volcan Shishaldin ont continué d’être observés cette semaine. Les images des webcams, par temps clair, ont montré un panache de gaz s’élevant du cratère sommital. De plus, des images satellites ont capturé ce panache à plusieurs reprises. Une activité sismique de faible intensité est en cours, avec de fréquents petits séismes quotidiens. Des signaux infrasonores, probablement causés par l’éclatement de bulles de gaz à travers le magma au cœur de la cheminée volcanique, ont également été détectés tout au long de la semaine, lorsque les conditions n’étaient pas trop venteuses. Cependant, rien n’indique la présence de lave en surface ou à proximité.

Les vents violents du début de semaine ont provoqué la remise en suspension de cendres et d’autres particules fines présentes à la surface du sol autour du volcan Shishaldin et des sommets voisins de l’île d’Unimak. Cette remise en suspension des cendres n’est pas liée à l’activité volcanique actuelle.

Le volcan Shishaldin est surveillé par des capteurs sismiques et infrasonores locaux, des webcams et un réseau géodésique télémétré. En plus du réseau de surveillance local, l’AVO utilise des réseaux géophysiques voisins, des données infrasonores et de foudre régionales, ainsi que des données satellitaires pour surveiller le volcan.

Source : AVO

Photo : Wetzel, Tarek ( 2016).

Indonésie , Ibu :

Le mont Ibu a présenté une éruption le samedi 20 décembre 2025 à 06h03 WIT, avec une colonne de cendres d’une hauteur d’environ 500 m au-dessus du sommet (environ 1 825 m d’altitude). Cette colonne de cendres était de couleur blanche à grise, avec une intensité modérée à forte en direction du Nord-Est. L’éruption a été enregistrée par un sismographe, avec une amplitude maximale de 28 mm et une durée de 40 secondes.

Observations sismiques
114 séismes d’éruptions d’amplitude 15 à 28 mm et de durée 35 à 96 secondes.
11 tremors harmoniques d’amplitude 2 à 10 mm et de durée 44 à 114 secondes.
139 séismes de basse fréquence d’amplitude 2 à 10 mm et de durée 17 à 29 secondes.
165 séismes volcaniques superficiels d’amplitude 2 à 8 mm et de durée 7 à 21 secondes.
3 séismes volcaniques profonds d’amplitude 2 à 6 mm, et de durée 24 à 25 secondes.
1 séisme tectonique local d’amplitude 20 mm,  et de durée 34 secondes.
Quinze séismes tectoniques distants, d’amplitudes comprises entre 2 et 28 mm, et d’une durée de 38 à 132 secondes, ont été enregistrés.

Recommandations
1. Il est conseillé aux résidents vivant autour du mont Ibu et aux visiteurs/touristes de s’abstenir de toute activité dans un rayon de 2 km et sur une distance de 3,5 km en direction de l’ouverture du cratère, dans la partie Nord du cratère actif du mont Ibu.
2. En cas de retombées de cendres, il est conseillé aux personnes pratiquant des activités de plein air de porter un masque couvrant le nez, la bouche et les yeux, ainsi que des lunettes de protection.

Source et photo : PVMBG.

Chili , Laguna del Maule :

Pour la période évaluée, l’activité sismique de type volcano-tectonique (VT), associée à la fracturation des roches à l’intérieur du volcan, a montré une diminution du nombre d’événements
enregistrés par rapport à la période précédente. Cependant, leurs niveaux d’énergie libérée ont enregistré des valeurs similaires à celles de la période précédente. L’événement VT de plus forte énergie enregistré avait une magnitude locale (ML) de 3,2 et était situé à 7,5 km au Sud-Sud-Ouest (SSO) du centre du lagon, à une profondeur de 6,0 km, selon le REAV.

L’activité sismique associée au mouvement des fluides à l’intérieur du volcan, représentée par les événements de longue période (LP), a enregistré un nombre d’événements similaire à celui de la période précédente, ainsi que des valeurs d’énergie libérée similaires. L’événement le plus énergique, mesuré par son déplacement réduit (Dr), a enregistré une valeur de 2,4 cm².

Les données des stations GNSS installées à proximité du complexe volcanique ont montré des valeurs similaires à celles de la période précédente, tant pour les taux de déformation verticale que pour ceux de déformation horizontale. Ces deux taux demeurent considérés comme élevés par rapport au niveau de référence.

Les images des caméras de surveillance installées dans la zone proche du complexe volcanique n’ont pas révélé d’ activité de surface associée au complexe volcanique. De plus, le traitement des images satellitaires n’a permis d’enregistrer aucune anomalie thermique associée au complexe volcanique.

CONCLUSIONS
Au cours de la période évaluée, l’activité sismique du complexe volcanique est restée stable par rapport aux deux semaines précédentes, avec une forte activité volcano-tectonique (VT), associée à la fracturation des roches au sein du volcan. Durant cette période, une légère diminution de la fréquence journalière des événements a été observée par rapport aux mois précédents, avec de multiples foyers répartis principalement dans les secteurs Sud-Ouest, Est et central du lagon. Un événement de forte énergie, atteignant une magnitude locale (ML) de 3,2 selon le système REAV, a particulièrement marqué cette période.

Par ailleurs, le processus de déformation à grande échelle se poursuit, affichant des taux d’inflation élevés par rapport aux données instrumentales historiques.

Dans ce contexte, la poursuite de l’activité sismique et la persistance du processus d’inflation indiquent que le système volcanique demeure instable, dépassant ses niveaux d’activité de base. Par conséquent, à titre préventif, le niveau d’alerte technique reste jaune. La surveillance du volcan se poursuivra en communication constante avec l’Observatoire volcanologique des Andes méridionales (OVDAS) du Chili, et tout changement sera signalé.

Source : Senapred

Photo : Sernageomin

Colombie , Puracé – Chaîne volcanique Los Coconucos :

Popayán, le 19 décembre 2025, 8h30

Concernant la surveillance de l’activité dans la chaîne volcanique de Los Coconucos, le Service géologique de Colombie (SGC), organisme rattaché au ministère des Mines et de l’Énergie, signale ce qui suit :

Depuis la publication du bulletin extraordinaire d’hier, et jusqu’à ce jour, l’activité sismique liée aux mouvements de fluides au sein de l’édifice volcanique se poursuit. Il s’agit notamment de séismes de longue période (LP), d’impulsions sismiques (TR) et d’un trémor continu. Cette sismicité a été localisée sous le cratère du volcan Puracé, à une profondeur inférieure à 1 km, et est liée à la dynamique interne des gaz et à leur émission dans l’atmosphère. Par ailleurs, des signaux sismiques de faible magnitude associés à la fracturation de la roche ont été enregistrés, principalement sous les volcans Puracé et Piocollo, à des profondeurs comprises entre 1 et 2 km. Certains de ces signaux sismiques étaient associés à des émissions de cendres qui se sont dispersées principalement vers l’Ouest et le Sud-Ouest, suivant la direction du vent, et ont atteint des altitudes allant jusqu’à 1 700 m au-dessus du sommet du volcan . Au total,
sept (7) émissions de cendres ont été enregistrées, pour lesquelles des alertes ont été émises auprès de l’Autorité de l’aviation civile.

Des retombées de cendres ont été signalées dans le secteur de Río Negro et à la Maison du Conseil indigène de Paletará, et des odeurs de gaz ont été signalées dans le village de Chapa, dans la municipalité de Sotará, situé au Sud-Ouest de l’édifice volcanique.

Des émissions importantes de dioxyde de soufre (SO₂) dans l’atmosphère continuent d’être détectées par satellite, avec une dispersion prédominante au Sud-Ouest du cratère du volcan. De même, des températures similaires à celles enregistrées les jours précédents continuent d’être observées dans la zone du cratère, probablement liées à l’émission de gaz chauds provenant de l’intérieur du volcan. D’après la surveillance de l’activité de surface du volcan Curiquinga, un dégazage constant est enregistré au niveau de la fissure située sur la paroi Nord du cratère, et ce depuis le 18 novembre 2025, sans émission de cendres.

L’alerte orange étant maintenue, des fluctuations temporaires de l’activité volcanique sont possibles ; celle-ci peut donc ponctuellement diminuer par rapport aux jours ou semaines précédents. Toutefois, cela n’indique pas nécessairement un retour à une activité stable. Pour un retour à l’alerte jaune (signe de plus grande stabilité), un délai raisonnable est nécessaire afin d’évaluer tous les paramètres surveillés et de déceler toute tendance annonçant un tel retour.

Image thermique d’El Púlpito, situé à 6 km au Sud-Sud-Ouest du volcan Puracé. Panache de gaz et de cendres enregistré à 22h06. Le 18 décembre 2025.

Compte tenu de ce qui précède, le Service géologique de Colombie (SGC) recommande de se tenir à l’écart du cratère du volcan Puracé et de ses environs, et de suivre de près l’évolution de l’activité volcanique grâce aux bulletins et informations diffusés sur nos canaux officiels, ainsi que de respecter les consignes des autorités locales et départementales et de l’Unité nationale de gestion des risques de catastrophes (UNGRD).

Le niveau d’activité volcanique reste à l’alerte ORANGE : Volcan avec des variations importantes des paramètres surveillés.

Source et photos : SGC

Ile de la Réunion , Piton de la Fournaise :

Communiqué de l’Institut de physique du globe de Paris / Observatoire volcanologique du Piton de la Fournaise
19/12/2025 – 10h00 heure locale – 6h00 UTC

Sismicité
La baisse de l’activité sismique au sommet du Piton de la Fournaise s’est confirmée en fin de semaine dernière (Figure 1).
Depuis le vendredi 12 décembre, le nombre de séismes volcano-tectoniques superficiels (0 à 2,5 km au-dessus du niveau de la mer) enregistrés sous le sommet est resté stable, avec 11 et 15 événements par jour. Même si cette activité sismique est en diminution par rapport aux semaines précédentes, elle reste plus élevée que celle observée en moyenne depuis 2023. Le maintien de cette sismicité suggère que le réservoir magmatique superficiel demeure sous pression.

Figure 1 : Histogramme représentant le nombre de séismes volcano-tectoniques superficiels par jour enregistrés depuis le 26 novembre 2025 (© OVPF-IPGP).

Déformation
L’inflation (gonflement) de l’édifice se poursuit même si celle-ci a ralenti sur la dernière semaine. Depuis fin novembre, les déplacements de surface enregistrés par les stations GPS de l’OVPF-IPGP indiquent une dilatation de la zone sommitale de l’ordre de 2,5-3 cm, confirmant la mise en pression du système d’alimentation magmatique superficiel .

Émanation de gaz au sommet
Les concentrations de SO2 et de H2S dans l’atmosphère au sommet du volcan restent proches des niveaux de détection. De faibles concentrations de H2S et de SO2 (<0.3 ppmv) sont associées à des pulses de vapeur (H2O) et correspondent à des émissions du système hydrothermal au sein du cratère Dolomieu. Les détections de faibles concentrations en soufre au-dessus de la ligne de base, enregistrées depuis le 10 novembre 2025, se poursuivent actuellement.

Bilan
La poursuite de la sismicité ainsi que la lente inflation de la zone sommitale montrent que la mise en pression du réservoir magmatique superficiel continue, même si celle-ci a ralenti depuis une semaine. Ce processus de pressurisation du réservoir superficiel peut durer plusieurs jours à plusieurs semaines, voire plusieurs mois, avant la rupture du toit du réservoir, donnant ainsi lieu à une injection de magma vers la surface et potentiellement à une éruption, mais peut également s’arrêter sans donner lieu -à brève échéance- à une éruption.

Niveau d’alerte : Vigilance

Source et photos : direction de l’OVPF-IPGP